Donnée pour morte dans «sa» CAN il y a encore quelques jours, la Côte d'Ivoire a opéré une spectaculaire résurrection qui l'a menée en finale. Désormais, tous les espoirs sont permis pour les hommes d'Emerse Faé qui devront voler plus haut que les Super Eagles nigérians. Ils étaient 24 au départ, et, ce dimanche, un seul prétendant prendra place sur le trône du football africain. Et si c'était la Côte d'Ivoire, le scénario offrirait sans doute l'un des plus beaux dénouements de l'histoire de la Coupe d'Afrique des nations Résurrection Il semble loin ce soir du 22 janvier où, à l'issue d'un revers cinglant contre la Guinée Equatoriale, les Eléphants semblaient déjà dire adieu à la compétition dès le premier tour. Une cruelle désillusion pour le pays organisateur, déjà éliminé à ce stade il y a 40 ans lorsqu'il a abrité le tournoi pour la toute première fois. Seul espoir pour les Ivoiriens, une place de meilleur troisième finalement acquise au soir de la victoire du Maroc sur la Zambie (1-0) lors de la dernière journée de la phase de poules. Mais avant même d'être fixé sur son sort, la Côte d'Ivoire avait décidé de se séparer de son sélectionneur, le technicien français Jean-Louis Gasset, remplacé dans la foulée par son adjoint Emerse Faé. Pas la façon la plus sereine d'aborder la suite du tournoi, et pourtant... Leur qualification actée, c'est alors une succession de miracles que les joueurs ivoiriens sous la houlette de leur nouveau gourou vont offrir à leur public, s'offrant d'abord le scalp du Sénégal, tenant du titre, et archi-favori à sa succession, à l'issue d'une séance de tirs au but. «Vous avez mis la barre haut, le minimum c'est la maintenir à la même hauteur», déclarait le nouveau sélectionneur à ses poulains à l'issue de ce coup force. Message bien reçu par ses hommes qui renversent le Mali (2-1) en quarts de finale, après avoir été menés au score. Mercredi en demi-finale contre la RD Congo, la Côte d'Ivoire, qui a globalement dominé les débats contre de vaillants Léopards, n'a pas eu besoin d'un miracle, mais d'un but de Sébastien Haller pour passer en finale, par la grande porte, confirmant sa montée en puissance dans le tournoi après avoir frôlé la catastrophe en début de tournoi. Revanche Emerse Faé a donc jusqu'ici réussi un carton plein depuis ses débuts sur le banc des Eléphants, en faisant d'une équipe au bord de l'élimination au premier tour un prétendant à une troisième couronne continentale. 90 minutes le séparent du rêve ultime. Mais un obstacle de taille se dresse sur la route du technicien ivoirien : le Nigéria. Invaincus depuis le début du tournoi, les Super Eagles ont arraché leur place en finale après une victoire aux tirs-au-but sur l'Afrique du Sud (1-1, 4-2 t.a.b), à l'issue d'un scénario complètement fou, comme il y en a eu tant dans cette Coupe d'Afrique. En effet, après avoir ouvert le score, le Nigéria croit avoir inscrit le but du break à la 90e minute grâce à sa star Osimhen. C'est alors que la VAR offre aux Bafana Bafana un pénalty qui leur permet d'arracher la prolongation. «Notre équipe a un énorme état d'esprit», José Peseiro le sélectionneur du Nigéria à l'issue de la rencontre. En quête d'un quatrième titre continental, les Super Eagles se présentent face à un adversaire qu'ils avaient battu lors de la phase de groupe (1-0). Plus que jamais donc, l'heure de la revanche a sonné, pour la Côte d'ivoire, avec, cette fois, la plus belle des récompenses. Darryl Ngomo / Les Inspirations ECO