Dans la continuité des différentes stratégies numériques, notamment E-Maroc 2010, Stratégie Maroc Numéric 2013 et Maroc Digital 2020, le Maroc table sur sa nouvelle feuille de route, Maroc Digital 2030, pour améliorer son score en matière d'indice de développement de l'E-gouvernement (EGDI). Il est classé au 101e rang en 2022 de ce classement que l'ONU réalise tous les deux ans. C'est dire l'intensité de l'effort que le Royaume doit encore fournir, dans les années à venir, pour améliorer son score et réaliser la transformation numérique de ses services gouvernementaux. Sur 193 pays, le classement du Maroc en termes d'indice de développement de l'E-Gouvernement (EGDI) est passé de la 106e place en 2020 à la 101e en 2022. Pour rappel, il s'agit d'un classement que l'ONU réalise tous les deux ans, depuis l'année 2003. C'est dire l'effort que le Maroc doit encore fournir dans les années à venir afin d'améliorer son score et réaliser la transformation numérique de ses services gouvernementaux. Sur le plan continental, le pays est positionné au 5e rang parmi les 16 pays africains qui représentent le continent dans le groupe des pays d'Indice d'E-gouvernement élevé. Dans la continuité des différentes stratégies numériques, notamment E-Maroc 2010 couvrant la période 2005-2010, la stratégie Maroc Numérique 2013 (2009- 2013) et Maroc Digital 2020, le gouvernement a déjà établi une nouvelle feuille de route baptisée Maroc Digital 2030. Cette dernière a été inscrite à l'ordre du jour du Conseil de gouvernement du jeudi 25 janvier 2024 où les grandes lignes de cette stratégie nationale de transition numérique ont été présentées par Ghita Mezzour, ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l'administration. Combler le fossé numérique avec les pays avancés En vue d'accélérer la mise en œuvre de cette stratégie, la première réunion de la Commission nationale pour le développement numérique a été présidée, mercredi dernier à Rabat, par le Chef du gouvernement. Au cours de cette réunion, les orientations générales de cette feuille de route ont été passées en revue. Elles reposent sur deux piliers. D'un côté, il s'agit de la digitalisation des services publics, en accélérant leur cadence de numérisation et en veillant à leur qualité, à travers une méthodologie centrée autour de l'usager. De l'autre, l'injection d'une nouvelle dynamique dans l'économie numérique en vue de développer des solutions nationales créatrices de valeur et d'emplois, à travers le développement du secteur de l'offshoring, l'édification d'un écosystème dédié aux startups et l'accompagnement de la digitalisation des petites et moyennes entreprises. Au cours de cette réunion, Aziz Akhannouch, Chef du gouvernement, a souligné que «le gouvernement met l'accent sur la transition numérique dans tous les secteurs et établissements publics, partant de sa conviction que cette transition constitue un levier pour le développement économique et social». Et d'ajouter que «cette transition contribuera à ériger le Maroc en pôle digital régional», appelant à «accélérer le rythme de la digitalisation afin de combler le fossé numérique avec les pays avancés et profiter du fruit de l'évolution numérique que connaît le monde». Les piliers de Maroc digital 2030 Dans le détail, la stratégie Maroc digital 2030 s'articule autour de deux piliers. Le premier porte sur la digitalisation des services publics, laquelle vise à accélérer la cadence de numérisation des services publics en veillant à leur qualité, à travers une méthodologie centrée autour de l'usager, qu'il soit citoyen ou entreprise. Le second vise l'injection d'une dynamique nouvelle dans l'économie numérique en vue de développer des solutions numériques internes et créer de la valeur et des emplois. Ce pilier s'articule autour de trois principaux axes qui sont le développement du secteur de l'offshoring, l'édification d'un écosystème dédié aux entreprises en développement et l'accompagnement de la digitalisation des petites et moyennes entreprises. Il repose par ailleurs sur trois fondements. Le premier porte sur les talents numériques, à travers la formation d'un plus grand nombre de jeunes compétences dans les différents domaines de la digitalisation et des technologies de l'information, et ce, au moyen de formations universitaires et professionnelles, au niveau d'écoles de programmation. Ceci passe par des programmes de requalification, en veillant à l'adéquation de ces formations avec les exigences du marché de l'emploi. Le second fondement concerne le «cloud computing», dont le développement des prestations demeure nécessaire pour notre pays en vue de répondre aux attentes des secteurs public et privé. Quant au dernier, il a trait à la couverture en réseaux de téléphonie et d'Internet. Sur ce dernier point, il s'agit de procéder à une couverture de l'ensemble des zones du monde rural en réseau Internet et réseau de téléphonie mobile, en veillant au renforcement de l'implantation des réseaux de fibres optiques et en adoptant la technologie 5G à moyen terme. Cette réunion a été également l'occasion de rappeler l'importance que revêt l'intelligence artificielle, sa présence importante parmi les orientations générales du développement numérique Maroc digital 2030, et les possibilités qu'elle offre pour l'amélioration de la qualité des prestations publiques, en plus de la perspective pour notre pays de devenir développeur d'intelligence artificielle. Yassine Saber / Les Inspirations ECO