L'année 2024 s'annonce comme une période cruciale au cours de laquelle le Maroc établit les fondations d'un système de santé «moderne, inclusif et résilient». À cette fin, un budget conséquent devrait être alloué, comme révélé lors de la présentation de Khalid Aït Taleb, ministre de la Santé, pour son département pour l'exercice 2024, devant la Commission des secteurs sociaux à la Chambre des représentants. Dans le cadre du chantier de refonte du système de santé, l'année 2024 s'annonce comme une période charnière, où des initiatives visionnaires prennent forme et où une allocation budgétaire substantielle ouvre la voie à des transformations profondes. Sous la houlette de Khalid Aït Taleb, ministre de la Santé, les contours d'une révolution médicale se dessinent, orientés par des investissements stratégiques, et des réformes structurelles. Un budget de taille Hausse significative du budget alloué au ministère de la Santé et de la Protection sociale. Passant de 28,12 MMDH en 2023 à 30,68 MMDH en 2024, cette augmentation de l'ordre de 2,55 MMDH (+9,1%) atteste d'un engagement sans précédent envers la santé publique. Ces fonds alimentent les dépenses du personnel à hauteur de 14,44 MMDH et les dépenses en matériel et divers de 7,24 MMDH. Evoquant les réalisations et le plan d'action de 2024, le ministre a rappelé les projets de construction et d'équipement des centres hospitaliers universitaires (CHU) qui émergent comme des témoins concrets de cette métamorphose. Il s'agit des projets de CHU d'Agadir, doté d'une capacité d'accueil de 867 lits, de Laâyoune (500 lits), d'Errachidia (500 lits), de Guelmim (500 lits), outre l'hôpital Ibn Sina à Rabat, avec une capacité d'accueil de 1.044 lits. Sur le front de l'emploi, l'annonce de la création de 5.500 postes budgétaires dans le cadre du PLF 2024 porte, à près de 42.700, le nombre total de postes créés entre 2017 et 2024. La vision du ministère de la Santé ne se limite pas à des chiffres, elle se traduit également par des actions concrètes améliorant la vie quotidienne des citoyens. Le lancement du programme d'allocations familiales, touchant sept millions d'enfants en âge de scolarité, et sa future extension aux enfants en situation de handicap, aux nouveau-nés, ainsi qu'aux familles précaires, dénote une approche inclusive et sociale. Protection sociale La protection sociale, axe central de cette réforme, s'étend à près de 4 millions de familles nécessiteuses, bénéficiant de soins dans les hôpitaux publics et privés. La promulgation de la loi n°60-22 sur l'assurance maladie obligatoire ouvre la voie à une couverture plus large, un pas significatif vers une santé accessible pour tous les citoyens. De même, la lutte contre les maladies transmissibles est également au cœur des préoccupations, avec une diminution de 50% des nouveaux cas de VIH. A noter également la mise en place de cinq nouveaux centres de dépistage du VIH dans des villes de Tétouan, Dakhla, Tiznit, Khénifra et Essaouira, et le maintien d'un taux de réussite de traitement de la tuberculose à 90%. Les résultats positifs ont été obtenus grâce aux efforts déployés. Dans le domaine de la formation, une augmentation substantielle de la capacité d'accueil des instituts supérieurs des professions infirmières et des techniques de santé est prévue, illustrant la volonté de renforcer les compétences du personnel médical. Rappelons que pour l'année universitaire 2021-22, il y avait 4.000 places disponibles, avec pour objectif de porter ce nombre à 6.200 places pour l'année académique 2022-23. Autre point important, la diversité et l'équité sont également au rendez-vous, avec 63% des ressources humaines qui sont des femmes. La numérisation du système de santé émerge comme un levier crucial de cette transformation. Des systèmes d'information intégrés à l'échelle nationale connectent les hôpitaux et les établissements de soins primaires, offrant une vue d'ensemble facilitant la prise de décision. Enfin, la garantie de l'accès aux médicaments est repensée, avec une couverture de plus de 70% des besoins du marché par la production locale. Un projet d'implantation d'une usine de fabrication de vaccins dans la province de Benslimane témoigne de la volonté de garantir l'autosuffisance et la sécurité médicale du pays, avec plus de 40 unités prévues pour l'industrie pharmaceutique. Kenza Aziouzi / Les Inspirations ECO