Tous les voyants sont au vert pour Stellantis. Au cours du troisième trimestre de 2023, le géant automobile, né en 2021 de la fusion des groupes PSA et FCA, a vu ses ventes mondiales et son chiffre d'affaires global progresser, respectivement, de 11% et de 7% versus T3 2022. Des performances réalisées par temps de crise ("Les raisins de la colère", 44 jours durant, aux Etats-Unis), qui ont poussé le constructeur à revoir à la hausse ses perspectives pour 2023. Stellantis vient de révéler ses résultats au troisième trimestre et en a profité pour annoncer ses perspectives pour le dernier trimestre ainsi que pour l'année 2023. Des prévisions de croissance revues à la hausse par rapport à celles que les analystes du groupe, les membres du département "Oracles", avaient partagé à l'issue du premier semestre. Il faut dire qu'à fin juin dernier, la tempête grondait déjà aux Etats-Unis, où Stellantis réalise une part substantielle de son chiffre d'affaires. La grève dans les usines U.S. de Stellantis et des deux autres membres du Big Three, General Motors et Ford, a finalement eu lieu. Quarante-quatre jours de blocages et d'âpres négociations ayant débouché, le 30 octobre, sur un accord préliminaire avec le syndicat UAW, qui a notamment obtenu une augmentation de salaire de 25% – étalée sur une période allant jusqu'en 2028. Quarante-quatre jours, dont une partie seulement au cours du troisième semestre, qui ont un coût, chiffré par Stellantis : 3 milliards d'euros qui s'envolent dans la nature pour ce qui est du CA et un résultat opérationnel courant en repli de 700 millions d'euros. Même pas mal ! Nonobstant ce manque à gagner, le groupe franco-italo-américain a réalisé au cours du T3 2023 un chiffre d'affaires global de 45,1 milliards d'euros, en progression de 7% en glissement annuel. Les ventes mondiales de la constellation de marques qui composent Stellantis ont bondi de manière encore plus spectaculaire : 1,43 millions de véhicules écoulés, ce qui représente une croissance de 1 % vs T3 2022. C'est ce qui s'appelle tenir la forme. L'appétit vient en mangeant Le constructeur rappelle que les analystes "mandatés" par Bloomberg pour "pronostiquer" les performances des grands groupes mondiaux tablaient sur des revenus de 43,04 milliards d'euros, soit un delta d'un peu plus de deux milliards d'euros par rapport aux chiffres réalisés. Les dirigeants de Stellantis se sont aussi pliés au petit jeu des "pronos", dévoilant, comme annoncé plus haut, des prévisions plus optimistes pour le sprint final de 2023. Ils prévoient de réaliser une marge opérationnelle courante de 10% au minimum et ont revu à la hausse leurs ambitions concernant leur croissance annuelle sur les marchés nord-américain (+8%), européen et dans la zone Afrique-Moyen-Orient (+10% dans les deux cas). L'accélération devrait être moins franche en Chine (+2%) et dans la région Inde-Asie-Pacifique (+5%). Mehdi Labboudi / Les Inspirations ECO