Les revenus des entreprises cotées à la Bourse de Casablanca ont assuré une croissance à seulement un chiffre, de près de 7%, pour la première fois depuis début 2021, contre une moyenne de 13% durant les 7 derniers trimestres. Le marché boursier a crû à un rythme beaucoup moins soutenu, au titre du premier trimestre 2023, que les trimestres précédents. Les entreprises cotées ont affiché une croissance de leurs activités à un seul chiffre, et ce, pour la première fois depuis début 2021. Le chiffre d'affaires agrégé du marché ressort à 74,7 MMDH à fin mars 2023, en hausse de 6,8% contre une moyenne de 13% durant les 7 derniers trimestres. Attijari Global Research (AGR) explique qu'à l'origine de cette décélération, une demande relativement moins dynamique conjuguée à une détente visible des prix des principaux intrants à l'échelle internationale. Pour sa part, la société de recherches M.S.IN explique que l'évolution positive des revenus des sociétés cotées, intervient dans un contexte marqué par la continuité de la montée de l'inflation en 2023 sous l'effet particulièrement de chocs d'offre au Maroc sur certains produits alimentaires, ce qui a entraîné la poursuite du resserrement de la politique monétaire par Bank Al- Maghrib et, par conséquent, une trajectoire haussière des taux d'intérêt. Il s'agit également, selon M.S.IN, de la campagne agricole 2022/2023 qui se déroule dans des conditions climatiques difficiles et l'appréciation du dollar par rapport à l'euro qui s'est reflétée négativement sur le taux de change du dirham. Sur les 67 entreprises cotées, ayant publié leur résultats trimestriels, étudiées par AGR, il ressort que les secteurs de l'énergie, de la grande distribution et des banques & assurances sont les principaux contributeurs à la hausse des revenus du marché actions. Globalement ces secteurs affichent des progressions respectives de 1,501 MDH (+16%), 789 MDH (+24,6%), 645 MDH (+3,7%) et 575 MDH (+8%). Pour sa part, le secteur minier accuse un recul de -520 MDH de ses revenus. Cette évolution est attribuée à la correction technique des cours des métaux après avoir atteint des plus hauts historiques en 2022. 13 secteurs cotés performent Selon l'analyse d'AGR, et sur la base du poids capitalistique des différents secteurs cotés, il est constaté que 13 secteurs cotés, dont le poids dans la capitalisation du marché s'élève à 84%, ont connu une amélioration de leurs revenus durant le premier trimestre de l'année. Il s'agit des secteurs de la grande distribution (+26,4%), énergie (+16,0%), immobilier (+11,8%), assurances (+8%), agro-alimentaire (+7,5%), ports (+4,6%), nouvelles technologies (+4,5%), BTP (+4,4%), banques (+3,7%), télécoms (+3,7%), automobile (+2,5%) et financement (+1,4%). En outre, la société de recherche note que le secteur cimentier, qui représente 10% de la capitalisation boursière, affiche un chiffre d'affaires cumulé quasi-stable (+0,6%), et ce, en dépit de la baisse de 5,3% de la consommation du ciment. À l'origine, la hausse des ventes à l'export. Toutefois, seul le secteur minier affiche une évolution négative de son activité au premier trimestre, soit une contre-performance de 16,9%. Ce secteur pèse près de 5% de la capitalisation de la cote. Evolution mitigée du secteur bancaire S'agissant de l'activité du secteur bancaire, le PNB consolidé des six banques cotées affiche une hausse de 3,7% à près de 18 MMDH contre 17,4 MMDH une année auparavant. À travers son analyse de l'évolution des différentes composantes du PNB agrégé du secteur bancaire coté, AGR relève une contribution positive de la marge d'intérêt à travers une appréciation de 11,8% soutenue par l'optimisation du coût des ressources. Il ressort aussi la poursuite de la progression de la marge sur commissions de 15,7%, ainsi qu'une contre-performance du résultat des activités de marché(1) de -58,7% sur la même période. À l'origine, l'impact défavorable de la hausse des taux sur la performance des portefeuilles obligataires de l'ensemble du secteur. À la lecture de l'évolution du coût du risque des banques cotées, nous relevons que cet indicateur poursuit sa normalisation à travers une baisse additionnelle de -5,5%. Une évolution portée principalement par le Groupe Attijariwafa bank dont le coût du risque s'est amélioré de 35,1% durant la même période. Au final, les bénéfices agrégés des banques cotées affichent une progression de +2,5%, passant de 3,2 MMDH au T1-22 à 3,3 MMDH au T1-23. Sanae Raqui / Les Inspirations ECO