Depuis l'apparition de chatGPT, l'inquiétude quant à l'impact de l'intelligence artificielle sur l'emploi grandit. La profession de journaliste par exemple est-elle menacée à terme ? La question était au coeur d'une master class. ChatGPT s'est révélé comme une ressource utile pour améliorer et accélérer la production de contenu. Toutefois, le logiciel ne saurait se substituer aux journalistes, surtout lorsqu'il est question d'analyse critique. C'est l'un des enseignements tirés de la rencontre-débat tenue dans le cadre du partenariat entre UPF-Maroc et Excelia Group, spécialiste français de l'enseignement. Devant un parterre de professionnels, Anthony Hié, expert en transformation digitale, est revenu sur l'évolution de cette discipline. Pour lui, les outils de l'IA sont à prendre comme des facilitateurs pour l'exécution rapide et fiable des tâches liées à la mission d'informer. «L'IA n'a pas la capacité de com- prendre et d'analyser les évènements, les contextes et les nuances culturelles comme le font les êtres humains», ex- plique-t-il. QUELQUES PRÉOCCUPATIONS TOUT DE MÊME ! Si un journaliste utilise ChatGPT pour générer une grande partie de son article, il peut involontairement reproduire une partie ou la totalité du contenu d'une autre source, sans même s'en rendre compte. «Cela peut être considéré comme du plagiat, engendrant des conséquences juridiques et éthiques», alerte Anthony Hié. «Les journalistes doivent utiliser des logiciels de vérification de plagiat pour s'assurer que le contenu qu'ils produisent est original et ne viole pas les droits d'auteur d'autres sources. De plus, les journalistes doivent être conscients des risques de plagiat lorsqu'ils utilisent l'IA pour produire du contenu et doivent être prêts à vérifier manuellement tout contenu généré par l'IA pour s'assurer de son originalité», précise l'expert. QUE FAIT-ON DE NOS DONNÉES ? ChatGPT indique utiliser nos données, uniquement dans le contexte de la session actuelle pour générer des réponses. Il ne stocke pas les données de manière persistante. Une fois la session terminée, toutes les informations fournies sont effacées et ne sont pas accessibles pour les sessions ultérieures. OpenAI assure avoir une poli- tique stricte en matière de confidentialité et de protection des données. Cependant, «tout ce que vous pouvez dire à ChatGPT entre dans sa base de données, vos mots pourraient donc être utilisés pour poursuivre l'entraînement de l'IA, et ressortir en réponse au prompt d'autres utilisateurs», révèle Anthony Hié, et d'ajouter que Microsoft aurait découvert que certaines réponses de ChatGPT reprenaient ses données internes. En résumé, on ne sait pas toujours ce que deviennent nos données, raison pour laquelle il faut rester prudent dans le recours à l'IA. Ceci d'autant plus que 80% des emplois sont menacés par son utilisation, à en croire Anthony Hié