Pour avoir réduit leur consommation d'électricité durant la période de novembre et de décembre et ayant permis à l'Office national de l'électricité d'économiser 800 Wgh, 8 millions de ménages marocains auront droit à un bonus. La vaste campagne du ministère de la Transition énergétique et du développement durable, visant à promouvoir le comportement citoyen et à sensibiliser à l'importance d'une utilisation rationnelle de l'énergie, semble porter ses fruits. L'opération devant permettre concrètement de réduire la facture énergétique, que ce soit à la maison, au travail ou dans le transport, et de contribuer à la préservation de l'environnement et au développement durable, a été lancée au mois de novembre dernier. À l'heure du bilan, les résultats montrent une forte adhésion des consommateurs. En effet, 8 millions de ménages ont appliqué les recommandations de la campagne de sensibilisation qui intervenait dans des circonstances exceptionnelles et inédites à l'échelle internationale, en raison de la hausse des prix de toutes les matières énergétiques, et ce, en relation avec la reprise économique post-covid et la crise politique russo-ukrainienne. Pour avoir réduit leur consommation d'électricité durant la période de novembre et de décembre et ayant permis à l'Office national de l'électricité d'économiser 800 Wgh, les «meilleurs élèves» auront droit à un bonus, selon la tutelle. Ce bonus, qui variera proportionnellement au bénéfice réalisé, sera prochainement versé aux ayants droit. Reste à déterminer qui sont les heureux élus et à combien s'élèvera le coût global de cette initiative qui ne date pas d'aujourd'hui pour avoir «été lancée depuis 2009 par notre fédération», souligne Bouazza Kharati, président de la Fédération marocaine des droits du consommateur (FMDC), pour qui, si le département concerné avait impliqué les défenseurs du consommateur au programme, les résultats seraient plus «performants». «Toute mesure relative à la lutte contre le gaspillage énergétique est bienvenue et nous sommes toujours partants», ajoute-t-il. Avant de nuancer que «le problème de l'électricité réside dans la gestion du secteur qui est partagé entre deux modes» et «la fusion entre l'Onep (ndlr: excédentaire en budget) et l'Onee (ndlr: toujours déficitaire), ce qui a entraîné la situation déplorable financièrement que vit l'Office national de l'électricité et de l'eau potable actuellement», regrettant que la gestion déléguée favorise les entreprises délégataires (régies et société). Dans cet ordre, quelle que soit la forme d'exonération sur le prix de l'énergie, «elle reste une intermédiation entre le producteur transporteur et le consommateur». Ainsi, comme intermédiaire, indique Kharrati, «il gagne de l'argent sur le dos du producteur et du consommateur. Certains pays, dont la France, ont banni ces intermédiaires qui pénalisent le consommateur». Une pratique qui nous ferait bien des économies. Des économies dont l'Etat, qui multiplie les initiatives pour assurer une couverture énergétique correcte à l'ensemble des populations, a tant besoin. La preuve, l'ONEE a procédé récemment à la mise en service d'un nouveau poste électrique stratégique 225 kV «Midelt». Réalisé dans le cadre de l'évacuation de la production électrique de la future centrale solaire Midelt, ce nouveau poste est situé à environ 25 km de la commune rurale de Zaida dans la province de Midelt et implanté à environ 1,5 km du site de la future centrale solaire de Midelt. D'un investissement global de 65 millions de dirhams, cet ouvrage stratégique a été raccordé au réseau électrique national par le rabattement de la ligne 225 kV Khénifra-Mibladen sur environ 27 km. Le raccordement de ce poste au réseau électrique national sera renforcé en septembre 2023 par la mise en service de deux nouvelles lignes très haute tension qui relieront ce poste à celui d'El Ouali dans la région de Fès, pour un investissement de 476 millions de dirhams. Toutes ces actions s'inscriraient dans le concept de stratégie nationale de développement durable qui favorise l'équilibre entre les dimensions environnementales, économiques et sociales, avec pour objectif l'amélioration du cadre de vie des citoyens, le renforcement de la gestion durable des ressources naturelles et la promotion des activités économiques respectueuses de l'environnement. Khadim Mbaye / Les Inspirations ECO