Le Royaume reste sur une bonne dynamique en matière de dessalement de l'eau de mer. Avec 400.000 mètres cubes d'eau dessalée par jour, 15.000 ha peuvent être irrigués. Ce chantier, qui avance à pas de géant, présente nombre d'avantages sur le plan du renforcement de la résilience du secteur agricole et en termes d'innovation économique. Ceux qui se demandaient où en est le Maroc par rapport à la politique de dessalement de l'eau de mer seraient surpris d'en voir l'état d'avancement. Aujourd'hui, le Royaume est capable de générer quotidiennement un volume d'eau important pour répondre aux défis actuels. Ainsi, 400.000 mètres cubes de volume d'eau sont produits chaque jour pour une irrigation de 15.000 ha, confie Elmaskoune Khadija, responsable du département communication du groupe Solarexport, à «Les Inspirations ECO». En effet, le processus de transformation de l'eau de mer pour la rendre apte à l'irrigation repose sur une démarche scientifique. «Le dessalement se fait grâce à la technologie d'osmose inverse qui est une technique de séparation membranaire très efficace pour séparer un solvant des solutés», explique la même source. Dans une posture didactique, la responsable indique également que «la séparation solvant/soluté se fait à l'aide des membranes semi-perméables empêchant le passage des solutés. Appliquée à l'eau, l'osmose inverse rejette 95% à 99 % des éléments dissous. Ce procédé permet de produire une eau traitée ultra pure, utile pour plusieurs usages». Le dessalement de l'eau de mer, qui est un aspect de l'économie bleue, constitue un puissant levier de développement dans la gestion des ressources maritimes. En plus d'être pourvoyeur d'emplois, le procédé permet de générer de réelles opportunités économiques. Un mécanisme résilient et efficace Le mécanisme de transformation repose sur une dynamique dont la substance peut servir dans plusieurs domaines. Notre source n'a pas manqué de souligner le caractère renouvelable de l'eau dessalée pour en souligner l'importance. L'Osmose inverse, explique-t-elle, est une solution idéale pour le dessalement et la déminéralisation de l'eau. Elle reste valable pour l'eau de mer, de puits, l'eau saumâtre ou pour le traitement tertiaire des eaux usées avant rejet ou réutilisation, fait-elle savoir. Elle ajoute dans la même logique que «nos services sont destinés aux différents secteurs industriels ainsi qu'aux usines de potabilisation de l'eau, aux fermes agricoles, aux hôpitaux et aux laboratoires». Cette démarche vient en application des initiatives prises par le Royaume dans la politique de gestion de l'économie maritime. À l'occasion du 45e anniversaire de la Marche Verte, SM le Roi soulignait l'importance d'investir dans ce secteur à forte valeur ajoutée, rappelant que «le Maroc continuera à œuvrer pour le développement d'une véritable économie maritime dans ces territoires que nous chérissons tant (...). Il importe d'investir dans les espaces maritimes, tant pour le dessalement de l'eau de mer que pour l'exploitation des énergies renouvelables d'origine éolienne ou hydrolienne». À travers ce projet de grande envergure, le gouvernement prévoit qu'environ 50% des eaux potables soient dérivées du dessalement de l'eau de l'eau de mer. Notre source, qui s'appuie sur l'annonce de Nizar Baraka, a aussi rappelé que la plus grande station de dessalement du continent sera située à Casablanca. Cette station, qui disposera d'une capacité de 300 millions de mètres cubes d'eau, pour un investissement de 10 milliards de dirhams, sera opérationnelle à la mi-2023. Le recours accru aux stations de dessalement aura un impact fort sur l'agriculture, durement frappée par le stress hydrique. Les méthodes d'irrigation vont ainsi réduire leur dépendance vis à vis de la pluviométrie et permettre l'accroissement des rendements agricoles. Ce qui ne peut qu'être bénéfique pour l'économie nationale. Abdou Mbaye / Les Inspirations ECO