Elle permettra de préserver plus de 1 million d'emplois par an La station de dessalement de Chtouka sera mise en service début 2022, a annoncé Mohamed Sadiki, ministre de l'agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, récemment lors de la présentation du projet de budget sectoriel de son ministère pour l'année 2022. C'est officiel, le Royaume commencera l'exploitation de la station de dessalement de Chtouka, la plus grande de son genre au niveau du continent africain lors des premières semaines de l'année prochaine. Fruit d'un partenariat public-privé et la mutualisation des efforts et moyens entre le ministère de l'agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts (MAPMDREF) et l'Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE), la nouvelle unité de dessalement de l'eau de mer permettra l'irrigation de 15.000 ha de primeurs exploités par 1.500 agriculteurs dans la plaine de Chtouka et l'alimentation en eau potable du Grand Agadir. Le coût de la station est de l'ordre de 4,48 milliards de dirhams et vise principalement à préserver la nappe de Chtouka, menacée par les incursions maritimes, à sécuriser l'irrigation dans cette zone en dessalant l'eau de mer au lieu des eaux souterraines et à sécuriser l'approvisionnement d'Agadir en eau potable. Elle vise également à préserver l'activité agricole dans la région. Le projet concerne l'installation d'une station de dessalement de l'eau de mer au niveau de la zone Douira dans la commune Inchaden relevant de la province Chtouka-Ait Baha. Les composantes techniques du projet reposent sur deux prises en mer et deux conduites d'amenée de 1.100 ml de longueur chacune, un émissaire de rejet de 700 ml de longueur, une station de dessalement en plus des infrastructures d'irrigation (réservoirs de stockage d'eau d'irrigation et de l'eau potable, 5 stations de pompage, adducteur principal de 18,4 km, réseau de distribution sur 480 km). La station de dessalement aura une capacité initiale de 275.000 m3/j dont 125.000 m3/jour réservés à l'irrigation. La capacité à terme de la station passera à 400.000 m3/j dont 200.000 m3/jour seront dédiés à l'irrigation. Le procédé technologique utilisé est celui de l'osmose inverse. La puissance électrique installée passe, à terme, à 68 MW. Notons qu'à fin 2019 le décret de sauvegarde de la nappe de Chtouka a été publié et la campagne de souscription des bénéficiaires du projet d'irrigation a été lancée. Les études d'exécution et travaux topographiques sont achevés et les travaux de construction de l'unité de dessalement et ceux du réseau d'irrigation sont en cours de réalisation. L'unité permettra d'éviter à terme la perte de près de 9 milliards DH en valeur ajoutée et de 3 milliards DH en capital et de préserver plus de 1 million d'emplois par an.