EDITO. Ils ont été plus que résilients pendant la pandémie et même après. Les transferts des Marocains du Monde ne se sont, en effet, jamais aussi bien comportés. Au point, comme a tenu à le préciser Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib, dans son allocution d'ouverture au Forum pour la réduction des coûts des transferts de fonds de la diaspora africaine, tenu jeudi dernier, que les fonds envoyés par la diaspora marocaine tutoient les 8% du PIB. Ils ont même permis de financer plus du tiers du déficit commercial. Le système bancaire en profite aussi puisqu'ils représentent près de 20% des ressources collectées par les banques. Il est donc essentiel, voire vital, pour le pays de les préserver. Or de nombreuses zones d'ombre proviennent des pays d'accueil notamment en Europe. Avec la suspension programmée de l'activité d'intermédiation opérée par les filiales bancaires situées dans l'UE, auprès de la diaspora pour le compte de leurs maisons mères marocaines par plusieurs autorités bancaires européennes, la menace est réelle. Cela risque de signer la fin des activités d'accompagnement des Marocains du Monde par les banques marocaines. Et comme un problème n'arrive jamais seul, la convention de l'OCDE portant sur l'échange d'informations fiscales, qui va bientôt entrer en vigueur, ne va certainement pas arranger les choses au même titre que la flambée du coût moyen d'envoi de fonds. Aujourd'hui, les opportunités peuvent venir du digital. Il faut donc accélérer la cadence dans la digitalisation des services financiers pour éviter de laisser passer une si importante manne. Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ÉCO