Après une année vierge de toute introduction en Bourse, une nouvelle recrue potentielle se profile pour la place casablancaise. Il s'agit en l'occurrence de Maghreb Steel, l'entreprise de sidérurgie de la famille Sekkat. Seul hic, il va falloir patienter jusqu'à 2012! En effet, de source interne, «le projet d'IPO était sérieusement envisagé depuis 2008. Mais suite à la conjoncture défavorable du marché, nous avions estimé que ce n'était pas le moment opportun». La physionomie du marché n'ayant pas subi d'évolution majeure en 2009, le top management n'a pas changé d'avis durant cette période. Mais d'ici 2012, la société escompte de sérieuses évolutions de son activité. Selon nombre de professionnels, Maghreb Steel présente un important potentiel pour s'introduire en Bourse. Selon des déclarations de Fadel Sekkat, président de Maghreb Steel, à l'agence Reuters, la société pourrait introduire 20 à 30% de son capital en 2012. Un accord possible avec Renault-Tanger L'une des raisons de ce retard est que le management de la société préférait s'introduire en Bourse avec toutes ses unités de production pleinement opérationnelles, et pas seulement avec un business plan. Sekkat demeure optimiste quant à la demande en acier, qui atteindrait 8 à 10% de croissance par an. Selon le patron de Maghreb Steel, le trend haussier de la demande devrait se poursuivre, notamment du côté de Renault-Tanger, avec lequel le sidérurgiste n'exclut pas un partenariat, Maghreb Steel ayant été approchée par des fournisseurs de Renault. La société espère au moins tripler ses ventes au cours des quatre prochaines années. Ses récents atouts sont deux laminoirs à chaud, déjà finalisés, et dont les essais devraient commencer au courant de ce mois. L'investissement a coûté près de 4 milliards de DH, selon les allégations de Sekkat. La compagnie espère produire 1 million de tonnes de bobines roulées à chaud ainsi que 500.000 tonnes de tôles en acier. «Nous devrions atteindre ce niveau de production en deux à trois ans», a souligné Sekkat. Les capacités de production actuelles sont de 500.000 tonnes d'acier laminé à froid par an. La société peut, également, produire plus de 200.000 tonnes de tôles prélaquées et galvanisées annuellement. Selon Sekkat, la moitié de la production d'acier galvanisé à chaud sera destinée à l'exportation. Une fois que les nouvelles unités auront atteint leur vitesse de croisière, le management prévoit un chiffre d'affaires de près de 7,8 milliards de DH, en trois à quatre ans. Sauvegarde Le nouveau complexe sidérurgique de Maghreb Steel a fait l'objet d'une convention d'investissement signée avec le gouvernement. Il entend couvrir l'ensemble des besoins nationaux en bobines de tôle laminée à chaud et en plaques. Néanmoins, la conjoncture actuelle du marché peut entraver le business plan de l'entreprise. Une issue a été proposée : demander au ministère du Commerce et de l'industrie d'introduire une clause de sauvegarde comme mesure d'accompagnement. «Au terme de plusieurs réunions, le ministre n'a pas été contre l'idée, mais il nous a demandé tout de même de nous concerter avec les autres opérateurs du secteur», souligne Ahmed El Badraoui, conseiller de Fadel Sekkat. La protection douanière espérée ne devrait être valable que pendant les premières années d'exploitation. Par ailleurs, elle ne s'appliquerait qu'aux seuls produits en provenance des pays avec lesquels le Maroc n'a pas conclu d'accord de libre-échange. Actuellement, les ventes annuelles de la société atteignent près de 2,3 milliards de DH. Près de la moitié provient de transactions locales. Le reliquat est le résultat des exportations vers des pays comme l'Espagne, le Portugal, la France, la Turquie ou encore la Russie.