Classé deuxième langue au monde, l'espagnol aura bientôt sa place dans le club sélect des langues étrangères sanctionnées dans les écoles marocaines. Le Maroc et l'Espagne évaluent les possibilités d'inclure l'espagnol dans les écoles marocaines. L'examen des moyens de renforcer la coopération en matière éducative a été au cœur des discussions lors de la rencontre qui s'est tenue à Madrid entre le ministre de l'Education nationale, du préscolaire et des sports, Chakib Benmoussa, et son homologue espagnole de l'Education et de la formation professionnelle, Pilar Alegria. Une occasion de mettre en exergue le travail et les progrès réalisés en matière de coopération éducative au sein du groupe de travail bilatéral sur l'éducation, la formation professionnelle et l'enseignement supérieur. Un atout pour les générations futures L'introduction de langues étrangères dans le système éducatif est un véritable atout pour les générations futures et une ouverture sur le monde. Ainsi, pour développer la langue, un renforcement de la formation des professeurs d'espagnol comme langue étrangère au Maroc est nécessaire. Le partenariat vise également à promouvoir l'enseignement de la langue arabe en Espagne, dans le cadre du programme d'enseignement de la langue arabe et de la culture marocaine dans les écoles espagnoles, fait savoir le ministère. La réunion a abouti à «une formulation convenue du texte d'un Mémorandum d'entente pour la création de sections bilingues espagnoles dans le domaine scientifique, ce qui permettra aux parties de le signer dès que possible, une fois que les formalités légales auront été accomplies», indique la déclaration conjointe, publiée au terme de cette rencontre. Une possible fuite des cerveaux ? Le Maroc est confronté au fameux phénomène de société : la fuite des cerveaux. Certains se demandent si cette initiative y contribuerait davantage. Khalid Karbaoui, consultant et docteur en entrepreneuriat, répond aux Inspirations ECO. «La fuite des cerveaux n'est pas liée à la langue, les compétences qui quittent leur pays cherchent à se développer, à améliorer leur situation socio-économique et avoir une qualité de vie meilleure», nous confie-t-il. Bien au contraire, le consultant estime que cette initiative est très louable. Cela va permettre de se rapprocher de plus de 21 pays qui parlent espagnol et connaître leur culture. «Cette diversité culturelle permettra au Maroc de s'ouvrir à ces pays qu'on connaît peu et de développer des échanges culturels et politiques bénéfiques pour notre pays», affirme-t-il. Et d'ajouter que «le développement de la langue espagnole au Maroc favorisera davantage les échanges commerciaux». Progrès réalisés Le ministère a également mis en lumière les progrès qui ont été réalisés dans d'autres projets de coopération éducative dans le domaine de la numérisation de l'enseignement, de la formation des enseignants et de l'enseignement bilingue, précisant que ces projets continueront à être promus au sein du Groupe de travail sur l'éducation, la formation professionnelle et l'enseignement supérieur au profit de la communauté éducative des deux pays. «Les relations entre l'Espagne et le Maroc dans le domaine de l'éducation sont une priorité dans l'ensemble des relations bilatérales entre les deux pays, et constituent l'un des piliers de la nouvelle phase qui a débuté avec l'adoption de la Déclaration conjointe suite à la visite du président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, au Maroc le 7 avril dernier», conclut la tutelle. Par ailleurs, le partenariat prévoit également un échange d'expérience dans le domaine de la numérisation du secteur de l'éducation. Kenza Aziouzi / Les Inspirations ECO