L'Académie du Royaume du Maroc a organisé, ce jeudi 18 avril, en partenariat avec l'ambassade de France à Rabat, la Journée de célébration des 30 ans de l'Option internationale du baccalauréat (OIB) sous le thème : «Arabe, Français : une ambition en partage». À travers cet évènement, les deux entités ont souhaité célébrer les trente ans de la première promotion de bacheliers OBI franco-marocaine. Les détails. La rencontre qui a eu lieu, ce jeudi au siège de l'Académie du Royaume du Maroc à Rabat, a été un moment fort de partage d'expériences, de témoignages, de réflexions et d'échanges entre les acteurs de la communauté éducative du Maroc et de la France. Sous le thème de «Arabe, Français : une ambition en partage», des experts marocains et français ont échangé autour des apports de l'OIB en termes linguistique et culturel. Le ministère de l'Education nationale, de la Formation professionnelle, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Said Amzazi qui a pris part à la rencontre, n'a pas manqué de rappeler que cette journée d'étude, consacrée à l'enseignement bilingue et plus globalement à la question des langues dans l'enseignement, est plutôt d'actualité puisque la politique linguistique proposée par la loi-cadre de notre système éducatif national, en passe d'être votée au parlement, est devenue «Le débat sociétal par excellence de ces derniers mois». Pour Amzazi, «les langues ne sont pas de simples outils de communication ou d'apprentissage, mais portent en elles toute une part de culture, d'identité et d'histoire qui les rendent d'autant plus attachantes», soulignant que «chaque langue est un patrimoine pour ceux qui la pratiquent». Considérés comme «une véritable filière d'excellence», les natifs marocains inscrits dans un établissement français au Maroc, en intégrant l'OIB, sont assurés d'acquérir non seulement un parfait bilinguisme, mais aussi une connaissance et un rattachement à leur culture marocaine, souligne le ministre de l'Education nationale. Il a expliqué que les élèves marocains évoluent de cette façon au sein d'un écosystème éducatif biculturel équilibré, propice à une construction sereine et cohérente de leur identité propre et de leur système de valeurs, tout en bénéficiant d'un système d'enseignement étranger qu'ils ont délibérément choisi pour son excellence et son ouverture sur le monde. Un partenariat franco-marocain fructueux Le ministre a ajouté que les élèves quittent le lycée en maîtrisant trois langues, puisque l'anglais reste obligatoire dans la section OIB, qui est «un atout de taille quand on sait à quel point le plurilinguisme est prisé par les universités et par le marché de l'emploi», soutient-il. Par ailleurs, Amzazi a déclaré que c'est l'excellence de la coopération entre le Maroc et la France qui a constitué le terreau fertile sur lequel s'est développée l'expérience réussie de l'OIB. Le ministre a fait savoir que son département met à la disposition des écoles du réseau de l'AEFE plus de 200 enseignants d'arabe qui travaillent dans une parfaite symbiose avec leurs collègues français, afin de mettre en place les meilleures conditions d'apprentissage pour les élèves dans le cadre de l'OIB. Plus de 400 enseignants ont également été mobilisés pour promouvoir et enseigner la langue arabe, l'histoire géographique et la culture marocaine aux enfants des MRE installées en France, mais aussi en Allemagne en Hollande, en Belgique et en Espagne. Amzazi a donné comme exemple le cas de la France, où 44.077 élèves ont pu bénéficier de ces enseignements (33.780 au niveau des écoles, 1.056 au niveau des collèges, et 9241 dans les centres associatifs). À quand remonte l'OIB au Maroc ? L'OIB franco-marocaine a vu le jour à Rabat le 26 juin 1989. Cette année est une étape fondatrice dans la coopération éducative que le Maroc et la France ont construit depuis les premières années de l'Indépendance. Elle constitue le point d'orgue de la politique d'arabisation et de marocanisation de l'enseignement secondaire avec la première promotion de bacheliers, ayant suivi un cursus totalement arabisé. Elle correspond également à la date de la première promotion de bacheliers de la section OIB dans les établissements à programme français au Maroc. Les élèves ayant fait le choix de l'OIB entendent d'abord s'inscrire dans un apprentissage du bilinguisme (français-arabe), sans oublier la maîtrise de l'anglais, langue incontournable aux yeux de tous (élèves, parents et système éducatif). Il s'agit également d'acquérir les fondamentaux d'une double culture historique et géographique, celle du pays dont ils sont en majorité ressortissants, le Maroc et celle de la France où ils iront en grande majorité faire leurs études supérieures. Les élèves OIB comptent parmi les plus brillants, leur taux de réussite au Baccalauréat est de 100%, dont certains se distinguent même avec l'obtention du prestigieux Concours général d'arabe. Au fil des années, la filière OIB franco-marocaine, véritable précurseur de l'enseignement bilingue et biculturel, a fait des émules ailleurs dans le monde arabe et en France. De nombreuses sections OIB franco-arabes ont été ouvertes dans les collèges et lycées en France (Paris, Grenoble, Marseille) et dans la zone MENA (Tunisie, Algérie, etc.). La filière internationale du Baccalauréat devrait pouvoir continuer d'innover pour mieux se renouveler. Elle devrait ainsi être en mesure de continuer à préparer des acteurs de premier plan, dotés d'une solide culture générale, pour mieux comprendre les enjeux d'un monde contemporain de plus en plus complexe et capable de s'exprimer avec aisance dans différentes langues.