Le groupe français Engie a annoncé que le géant russe l'avait informé de réductions supplémentaires et immédiates de ses livraisons de gaz «en raison d'un désaccord entre les parties sur l'application de clauses de leur contrat». Les craintes augmentent, en France, sur l'approvisionnement pour l'hiver. Car, en dépit de stocks bien remplis, l'annonce par Engie d'une nouvelle réduction des livraisons de Gazprom est venue jeter le flou sur le moyen terme. En effet, le groupe français a annoncé dans un communiqué que le géant russe l'avait informé de réductions supplémentaires et immédiates de ses livraisons de gaz «en raison d'un désaccord entre les parties sur l'application de clauses de leur contrat». Notons que les livraisons de gaz russe à Engie avaient déjà considérablement diminué depuis le début du conflit en Ukraine, passant récemment à seulement 1,5 TWh (térawatt-heure) par mois, selon Engie. Ce chiffre est à rapporter à des approvisionnements «totaux annuels en Europe supérieurs à 400 TWh» pour Engie, ajoute le principal fournisseur de gaz en France, dont l'Etat français détient près de 24%. Fin juillet, Engie avait assuré avoir significativement réduit son «exposition financière et physique au gaz russe», qui ne représentait déjà plus qu'à peu près 4% de ses approvisionnements. «C'est complètement dans la marge de la flexibilité de nos portefeuilles, donc on n'est pas du tout inquiets», avait alors déclaré sa directrice générale Catherine MacGregor. Le groupe rappelle mardi avoir déjà mis en place des mesures pour pouvoir fournir ses clients même en cas d'interruption des flux de Gazprom. «Engie avait d'ores et déjà sécurisé les volumes nécessaires pour assurer l'approvisionnement de ses clients et pour ses propres besoins», est-il indiqué dans son communiqué. Quel impact ? Juste après cette annonce, le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a assuré sur la radio Franceinfo que l'objectif serait atteint «d'ici à la fin de l'été». Il a, toutefois, averti que cela ne signifiait pas que la France aurait «suffisamment de gaz pour passer l'hiver si les Russes le coupaient et si on en consommait beaucoup». Un Conseil de défense consacré à l'approvisionnement en gaz et en électricité du pays aura lieu vendredi sous l'égide du président Emmanuel Macron. Faut-il le rappeler, depuis que les pays occidentaux ont imposé des sanctions à Moscou après le lancement de son offensive contre l'Ukraine, la Russie a plusieurs fois réduit ses livraisons de gaz à l'Europe, qui en est fortement dépendante. La Russie représentait jusqu'à l'an dernier quelque 40% des importations gazières de l'UE. Sami Nemli avec agences / Les Inspirations ECO