L'ambassadeur des Etats-Unis en Allemagne a mis en garde par courrier les entreprises allemandes impliquées dans le projet de gazoduc germano-russe, Nord Stream 2, qu'elles s'exposaient à un risque de sanctions américaines. « La lettre rappelle à toutes les entreprises impliquées dans le secteur des gazoducs d'exportation de l'énergie russe qu'elles s'exposent à des sanctions américaines », a indiqué le porte-parole de l'ambassade cité par la presse internationale, confirmant ainsi une information relevée par le quotidien allemand Bild paru dimanche. Le porte-parole a souligné que ce risque de sanctions était prévu par la Loi sur les « sanctions pour lutter contre les adversaires de l'Amérique » (CAATSA), adoptée en 2017 et qui vise l'Iran, la Corée du Nord et la Russie. La missive, qui a été initiée par l'administration américaine à Washington, « n'a pas pour but d'être comprise comme une menace mais comme un message clair de la politique américaine », a souligné le porte-parole, estimant que le seul « chantage » possible dans ce dossier serait de voir le Kremlin contrôler les livraisons gazières à l'Europe à l'avenir. → Lire aussi : Gazoduc Maroc-Nigeria : Penspen sélectionné pour réaliser la 1ère phase du FEED Gazoduc Nord Stream 2 est un projet permettant de livrer du gaz russe à l'Allemagne et au reste de l'Europe directement en passant par la mer Baltique et donc en contournant notamment l'Ukraine, principal point de passage jusqu'ici. Il doit venir doubler et suivre le même parcours qu'une première conduite du même genre, Nord Stream 1, via les eaux territoriales de cinq pays, Russie, Finlande, Suède, Danemark et Allemagne. Ce projet associe, outre le géant russe Gazprom, plusieurs entreprises européennes, notamment les groupes énergétiques allemands Wintershall et Uniper, le groupe néerlando-britannique Shell, le groupe français Engie et l'autrichien OMV. Les Etats-Unis ont déjà à plusieurs reprises critiqué ce projet dans le passé, mais ils franchissent une étape supplémentaire en s'adressant directement aux entreprises allemandes concernées pour leur signifier le risque de sanctions. Selon l'Allemagne, appuyée par la France et l'Autriche, le projet permettra d'assurer un approvisionnement plus stable et moins cher.