Le parti péruvien "Force Populaire" réaffirme son soutien à l'intégrité territoriale du Royaume    L'ASMEX explore avec l'Egypte de nouvelles dynamiques de coopération économique    Le régime de Tebboune vit dans l'isolement... L'Algérie ferme son espace aérien au Mali    Guerre tarifaire: le temps de l'escalade ou de la négociation ? [Round-up]    Ibtihel Abou El Saad... Une ingénieure marocaine secoue le monde par son courage et défend la Palestine    La pension de vieillesse mise en oeuvre à partir du 1er mai (CNSS)    Les voyagistes italiens consacrent la destination Maroc et l'ONMT [Vidéo]    Ce que dit Bank Al-Maghrib sur la situation de l'activité industrielle    L'Algérie appelle à la reprise de négociations directes entre le Maroc et le Front Polisario, preuve que le régime de Tebboune n'a plus rien à proposer    Présentation de la nouvelle édition du Guide référentiel des conseillers en affaires parlementaires    Afrique : Plus de 12,7 milliards de dollars de la BAD en dix ans pour raccorder plus de 25 millions de personnes à l'électricité    Maâti Monjib interdit de quitter le territoire : une mesure strictement judiciaire liée à une enquête pour blanchiment de capitaux    Activité industrielle : stagnation de la production et hausse des ventes en février    Plus de 100.000 titres à découvrir au SIEL 2025    Balance commerciale : les raisons de la détérioration    Cours des devises du lundi 07 avril 2025    L'ONU, « seul cadre légitime » pour traiter du différend régional autour du Sahara marocain    Les Etats de l'AES condamnent la destruction d'un drone malien et rappellent leurs ambassadeurs    Coopération interparlementaire : Le Maroc et le Kazakhstan discutent du renforcement de leurs liens    Aéronef neutralisé : Bamako condamne "l'action hostile" d'Alger et annonce des mesures    Dans un ton ferme, le ministre des Affaires étrangères malien : Les pays de la coalition du Sahel dénoncent l'acte hostile algérien et ce qu'a fait l'Algérie est considéré comme une agression contre toute la coalition    Le gouvernement malien accuse officiellement l'Algérie d'héberger le terrorisme    Genève : les réformes du Maroc saluées par les organisations internationales    Liban : un mort dans une frappe israélienne dans le sud    Argent, PSG, Vinicius ... Kylian Mbappé lâche ses vérités    Man United : Mazraoui encensé par la presse et les supporters après de derby    Le Maroc, dernier nommé dans la liste des pays soumis à la suspension saoudienne des visas pour la Omra à partir du 13 avril    Bassins hydrauliques : les réserves d'eau en nette amélioration    Jawad Abdelmoula, campeón de África de Triatlón 2025    Italia: Marruecos es coronado como el mejor destino turístico asociado 2025 por WTG    Le pétrole recule à 59 dollars mais les automobilistes marocains paient toujours jusqu'à 13 dirhams le litre    Les prévisions du lundi 7 avril    Edito. Le temps de la décision    Basket AL 25 / Conférence Rabat: Le Fath s'incline pour la 2e fois !    16es. Coupe du Trône : Le Hassania out !    CAN U17 : Tunisie, Sénégal, Gambie, Mali et Côte d'Ivoire dans l'expectative ce lundi !    Jawad Abdelmoula, champion d'Afrique de Triathlon 2025    Asunto del dron maliense: Malí, Níger y Burkina Faso llaman a consultas a sus embajadores en Argel    Soins prénatals : Lancement d'une campagne nationale de communication    Ligue 1 : Luis Enrique bénit le rôle de Achraf Hakimi dans le sacre du PSG    CAN U17/Nabil Baha : Il faut plus d'efforts pour espérer glaner le titre    Le cheikh de la Tariqa Qadiriya Boutchichiya hospitalisé à Rabat    Tunisie : l'ALECSO appelle à la préservation et la numérisation du manuscrit arabe    MAGAZINE : Yves Boisset, l'homme dégagé    L'Université Al Akhawayn rend hommage à Izza Génini, figure du documentaire marocain    Au cœur de Paris, la culture marocaine s'empare de l'emblématique Place Saint-Michel    Festivals cinématographiques : 29 manifestations soutenues pour un montant global de 6,8 millions de dirhams    La session printanière du 46e Moussem culturel international d'Assilah du 5 au 20 avril    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Finie, l'injustice fiscale ?
Publié dans Les ECO le 02 - 05 - 2013

Equité ! Ce mot est revenu comme un leitmotiv lors des assises de la fiscalité, tenues à Skhirat les 29 et 30 avril. Du chef de gouvernement au patronat, en passant par les représentants des syndicats et de la société civile, le vocable a été sur toutes les lèvres. Les organisateurs de l'événement, la Direction générale des impôts en l'occurrence, y ont consacré un axe de débat à part entière. C'est que les inégalités du système fiscal commencent à peser lourd sur les contribuables. La patronne de la CGEM a eu l'occasion de sonner le tocsin d'entrée de jeu, lors de l'ouverture : «Notre système fiscal demeure inéquitable et entaché par de nombreuses insuffisances. Inéquitable parce que, osons le dire, ce sont toujours les mêmes qui paient : 80% de l'impôt sur les sociétés est généré par 2% des entreprises seulement ; 73% de l'impôt sur le revenu proviennent des seules retenues sur les salaires ; les deux tiers des sociétés déclarent un déficit chronique», a asséné Meriem Bensaleh Chaqroun. Le warning de la présidente de la CGEM a été un prélude aux débats qui allaient suivre.
De quoi parle-t-on ?
Que veut dire équité fiscale, finalement ? Une définition serait de nature à baliser le terrain et commencer les débats sur de bonnes bases. Cependant, le concept ne fait pas l'unanimité entre les intervenants : «L'équité a deux facettes : d'abord verticale, les plus riches payent plus d'impôts, lesquels sont transférés vers les plus démunis ; ensuite horizontale, c'est-à-dire à revenu égal, impôt égal. Il y a aussi un autre niveau qui est d'ordre éthique, car ceux qui sont plus transparents payent plus. L'équité exige donc de mettre fin à ces aberrations», explique Abdelali Benamour, président du Conseil de la concurrence. Rachid Benmokthar, président de l'Office national du développement humain (ONDH) attire l'attention sur un autre aspect : «Le revenu ne peut pas être le seul critère du paiement de l'impôt pour parvenir à l'équité. Il faut prendre en considération le niveau de vie ou les charges supportées après l'acquittement de cet impôt, car tous les citoyens n'accèdent pas aux services publics dans les mêmes conditions». Cela est visiblement une autre paire de manches ! La syndicaliste Amal El Amri, représentante de l'UMT, apporte une autre lecture, qui complique davantage l'analyse : «Pour ce qui est de l'IR par exemple, il faut prendre en considération le revenu du conjoint. En effet, pour la taxation des hauts salaires, un salarié qui perçoit 30.000 DH est appelé à passer à la caisse, alors que deux conjoints qui touchent chacun 29.000 DH sont exonérés. Nous avons attiré l'attention du gouvernement sur cette injustice, mais nous sommes restés sans réponse». L'autre syndicaliste présent au débat, Larbi Habchi, représentant de la FDT, a relancé le débat en évoquant une autre inégalité, qui est au cœur du système fiscal.
Inégalités
«Les recettes fiscales, qui représentent plus de 80% des revenus de l'Etat, sont en majorité constituées pat les impôts indirects, payés au final par le consommateur. C'est une injustice de premier plan», a-t-il dénoncé. Chiffres à l'appui, Mohamed Chafiki, patron de la Direction des études et de la prévision financière (DEPF) a abondé dans le même sens : «Au Maroc, les impôts indirects représentent 54 % de recettes de l'Etat (hors droits de douane). C'est une situation injuste que la prochaine réforme doit changer. À titre d'exemple, dans plusieurs pays européens, notamment scandinaves, les impôts directs constituent les 3⁄4 des recettes fiscales». Cette inégalité est, de l'aveu du patron de la DEPF, au cœur du modèle économique adopté par le royaume. Toute réforme donc doit décliner les orientations de l'Etat en la matière. Sur ce chapitre, la question qui a suscité le plus d'intérêt est sans doute celle des dépenses fiscales et son enveloppe (lourde) de 36 MMDH. Le chef de gouvernement s'en est plaint lors de son discours d'ouverture des assises. Les intervenants, eux, ont décortiqué le fonctionnement de ce mécanisme. Pour le président du Conseil de la concurrence, le constat est sans équivoque : «Des incitations fiscales sans objectif ou contrepartie sont une rente économique», a déclaré Abdelali Benamour. Suivant le même raisonnement, Mohamed Chafik pose le problème en termes de modus opérandi : «Les dépenses fiscales de l'Etat n'ont pas d'objectif et c'est cela qui explique les critiques adressées à ce système. Pis encore, ces mesures sont intemporelles et aucun délai n'est fixé pour conditionner ces incitations». De son côté, Amal El Amri fustige la pratique des dérogations, mais d'un point de vue pragmatique : «Aujourd'hui, le déficit du budget atteint des niveaux inquiétants et l'Etat est obligé de sortir sur le marché international pour lever des fonds, alors qu'un gisement d'exonérations fiscales est laissé en friche». À contre-courant, Mustapha Hanine, député et membre de la commission des finances à la première Chambre a tenu à mettre les choses dans leur contexte : «les mesures d'incitations fiscales ont été décidées pour accompagner l'accord de libre-échange avec l'UE. L'idée était d'encourager certains secteurs d'activité, afin de doper les exportations. Il faut rappeler aussi que plusieurs pays, la Turquie notamment, ont adopté la même démarche. Maintenant, il est certain qu'une évaluation de cette politique s'impose, afin d'arrêter le bilan».
L'impôt sur la fortune en question
Le débat sur l'équité fiscale devait nécessairement buter sur l'impôt sur la fortune. Une taxe qui fait l'objet d'un grand débat en Europe et dont l'onde de choc s'est étendu jusqu'au Maroc. Pour l'économiste Najib Akesbi, «il faut préciser de quoi on parle, pour ne pas semer la zizanie chez les contribuables fortunés. Il ne s'agit nullement de taxer le capital productif, c'est-à-dire celui engagé dans des investissements, mais celui improductif, qui est laissé en jachère et qui rapporte de l'argent à ses détenteurs», indique-t-il. Amal El Amri est aussi favorable a cet impôt, qui «est avant tout dicté par un souci de solidarité sociale. Dans l'institution de cette taxe, il faut prendre en considération les signes ostentatoires de richesse. Les écarts ne s'arrêtent pas de se creuser entre les différents couches de la société». Petite précision apportée par la salle lors de la séance questions/réponses : «L'impôt sur la fortune a montré ses limites. Tous les pays européens qui ont institué cette taxe l'ont abandonnée».


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.