Le système fiscal actuel est «inéquitable et entaché de nombreuses insuffisances». C'est ce qu'a martelé, lundi à Skhirat, la patronne des patrons, Miriem Bensalah lors des assises nationales de la fiscalité. «Le système fiscal demeure inéquitable, parce que ce sont toujours les mêmes qui paient», a déploré Bensalah, rappelant que 80 % de l'impôt sur les sociétés (IS) est généré par seulement 2 % des entreprises et que 73 % de l'impôt sur le revenu (IR) provient des seules retenues sur les salaires, tandis que les deux tiers des sociétés déclarent un déficit chronique. «L'Etat doit prendre ses responsabilités dans ce sens, en s'attaquant avec discernement à l'informel qui s'est institutionnalisé et qui menace les fondements de notre tissu économique et politique», a-t-elle poursuivi. La présidente de la CGEM a en outre relevé la nécessité que le nouveau système fiscal soit axé sur la visibilité, la compétitivité et l'équité, puisque les opérateurs économiques et les investisseurs «ont besoin de stabilité, de constance et d'un environnement sain». Elle a noté par ailleurs que le développement du tissu entrepreneurial nécessitait un IS progressif, adapté aux capacités contributives de chaque société et d'une concurrence loyale, outre le remboursement de ses crédits de TVA pour pouvoir se développer. Bensalah n'a pas manqué de souligner que la fiscalité est devenue progressivement un instrument au service de la politique économique, citant à cet égard les baisses de l'IR destinées à soutenir le pouvoir d'achat des ménages, ainsi que les dépenses fiscales. Elle a aussi plaidé pour la neutralité du système de la TVA, en réglant les problèmes liés au "butoir", outre le rétablissement de confiance mutuelle entre l'administration fiscale et les contribuables.