Déjà bien implanté sur le continent avec une dizaine de pays servis, les laboratoires Sothema ont concrétisé hier une importante opération stratégique sur un marché encore bien nouveau pour l'industriel pharmaceutique marocain. Les responsables de l'enseigne ont, en effet, paraphé hier, avec le ministère de la Santé de la République de Guinée-Bissau, une convention de partenariat portant sur plusieurs volets d'action. Le premier axe de cette coopération porte sur l'élaboration d'une législation pharmaceutique locale. La Guinée Bissau ne dispose pas pour le moment d'un cadre législatif local. «Nous comptons donc leur apporter notre expertise dans ce domaine et les accompagner dans les volets techniques de ce projet de législation», explique Omar Tazi, président directeur général des laboratoires Sothema. L'enseigne s'engage également dans la mise en œuvre, en collaboration avec les autorités sanitaires bissau-guinéennes, de projets de développement relatifs aux secteurs pharmaceutique et médical. L'un des volets de ce partenariat, d'aspect commercial, devrait porter également sur l'enregistrement et la commercialisation prochaine d'une liste de produits du groupe sur le marché bissau-guinéen. «Les volumes et types de médicaments autorisés le seront en fonction de nos besoins en médicaments et je pense que l'option marocaine est un bon choix pour nous», commente Agostinho CA, le ministre bissau-guinéen de la Santé. Pour Sothema, il va de soi que cette opération est d'une grande valeur commerciale et stratégique. L'enseigne s'offre ainsi un nouveau marché, longtemps considéré comme un «greenfield» dans le secteur local. Il faut savoir que le groupe vient d'inaugurer une importante unité industrielle au Sénégal, limitrophe à la Guinée-Bissau, dont une bonne partie de la production est orientée vers les marchés de l'Union économique et monétaire ouest-africain. Pour un investissement de près de 8 millions d'euros, West Africa Pharma se veut une antenne stratégique à la présence commerciale des laboratoires Sothema dans la région. «Cela entre dans la politique d'internationalisation du groupe, qui consiste aussi bien en la mise en place de filiales sous forme d'usines de production de médicaments dans les pays d'accueil, que l'ouverture de bureaux de représentation», complète Omar Tazi. Côté chiffres, l'export constitue en moyenne près de 10% dans le chiffre d'affaires annuel du groupe, dont 8% pour la seule région subsaharienne. L'enseigne compte en tout cas être sur tous les créneaux des produits demandés sur les marchés subsahariens. L'insuline est dans la liste : elle est aujourd'hui produite par les unités industrielles du groupe au Maroc et conditionnée par West Africa Pharma.