Les regards sont désormais tournés vers l'Assemblée générale du groupe Vivendi prévue pour ce 30 avril. Selon toute vraisemblance, le futur repreneur de Maroc Telecom sera dévoilé à cette date. Pour l'heure, les jeux semblent faits et les candidats qui ont manifesté leurs intérêts se bousculent pour déposer leur offre après la levée de la date butoir fixée initialement au 22 avril dernier. Ce qui a permis au sud-africain MTN de revenir dans la course. À ce stade du processus de cession, toutes les options sont sur la table et la seule certitude est que Vivendi réalisera une belle opération comme en témoigne la valorisation de la capitalisation d'IAM qui, aujourd'hui, s'élève à 6 milliards USD, selon les dernières estimations faites par les conseillers financiers du groupe français. Ce qui n'empêche pourtant pas les candidats de renchérir à travers des lignes d'emprunts sécurisées avec le concours de plusieurs banques. Alors que le dernier à se manifester, MTN, a mis sur la table une offre de 7,97 milliards de dollars, le qatari Ooredoo a levé un emprunt de 12 milliards de dollars et Etisalat, 8 milliards. L'offre de ce dernier a été déposée hier et en plus des 53%, Etisalat envisage une offre contraignante aux actionnaires minoritaires de Maroc Telecom. «L'offre contraignante d'Etisalat prend en considération le résultat de l'exercice de due diligence qui vient de se terminer et elle restera contraignante jusqu'à la fin du deuxième jour ouvrable suivant l'approbation par l'Assemblée générale d'Etisalat», a indiqué l'opérateur dans un communiqué publié en prélude du dépôt de son offre. De ce fait, l'opérateur émirati vise plus que les 53% de parts détenues par Vivendi, une preuve du niveau de son intérêt pour Maroc Telecom. Financièrement, donc, les trois opérateurs disposent de la marge de manœuvre nécessaire pour satisfaire les ambitions de Vivendi dans la cession de Maroc Telecom. Au jeu des enchères, Ooredoo semble disposer de la plus grande marge financière, sauf que les enjeux vont au delà de l'aspect financier du groupe. Le dernier mot risque en effet de revenir à l'Etat marocain qui détient encore 30% du capital de l'entreprise, ce qui laisse à penser que des considérations d'ordre géopolitique seront en jeu pour le bouclage de l'opération.