Redonner le goût de la vie à ceux que celle-ci n'a pas gâtés. Tel est le credo des membres de l'association Bénévoles sans frontières (BSF), basée à Marrakech. Ce Robin des bois associatif, qui enrichit les appauvris de santé par la bonté des sains, est médiatisé ces derniers jours par l'appel aux dons lancé pour le financement du projet «Enfants du cœur». Depuis mars 2009, BSF a en effet élargi son action humanitaire. «Face au dénuement de certaines familles, nous avons voulu, et souvent dans l'urgence, donner à des enfants la possibilité de continuer à vivre, en essayant de réduire, voire de supprimer, la liste des enfants démunis en attente d'une opération à cœur ouvert», explique Danielle Bodeau-Rattazzi, présidente de l'association. En effet, cette dernière précise que «la prise en charge du matériel médical nécessaire varie, suivant les cas, de 20.000 à 50.000 DH pour chaque opération». En effet, le lancement de l'opération «Enfants du cœur» à Marrakech n'aurait pas été possible il y a quelques années. «Ces interventions à cœur ouvert qui ne se réalisaient au début qu'à Rabat et Casablanca sont désormais possibles à Marrakech depuis septembre 2004. Cela évite aux malades d'avoir à se déplacer, avec tout ce que cela engendre comme dépenses et perturbations», indique le professeur Drissi Boumzebra, chef du service de chirurgie cardiovasculaire à l'hôpital Ibn Tofail de Marrakech. Les résultats sont-ils encourageants? «À ce jour, nous avons pu faire opérer douze enfants à cœur ouvert. Deux autres enfants, âgés de 5 et 7 mois doivent être opérés au courant de cette semaine», explique Bodeau-Rattazzi. Accompagner les malades en phase terminale À l'origine, BSF, association franco-marocaine, a pour objectif «d'accompagner les malades hospitalisés à un stade avancé de leur maladie ou en phase terminale, et de sensibiliser aux soins palliatifs tant des bénévoles d'accompagnement que des équipes soignantes des hôpitaux où nous travaillons», ajoute la présidente de l'association. Pourquoi sans frontières? «Les bénévoles sont issus de tous les milieux sociaux. De plus, notre association a établi un partenariat avec «la maison de Gardanne», centre de soins palliatifs en France, avec lequel une convention de formation a été signée». Mis à part la générosité financière, BSF fait appel à tous ceux qui auraient du temps et un «excès d'affection» à accorder. «Les personnes intéressées peuvent venir suivre gratuitement une formation à l'accompagnement des malades. En plus de cette formation, les bénévoles de BSF sont conviés à une réunion d'information mensuelle, ainsi qu'à une réunion deux ou trois fois par an, impartie par la maison de Gardanne».