Le Groupe Drapor World (GDW), plongé depuis plusieurs jours dans une polémique très houleuse liée à sa santé financière ainsi qu'à l'intégrité de ses comptes, livre sa version des faits. L'actuel top-management du groupe confirme, dans un communiqué parvenu à la rédaction vendredi, avoir poursuivi en justice huit désormais ex-membres de son équipe dirigeante, suite à une mission d'audit menée sur ses comptabilités en août 2012 et qui a mis en lumière plusieurs «manquements et défaillances graves» dans la gestion du groupe. Les secrets du dossier et des enquêtes lancées à ce propos, ne nous permettront évidemment pas d'en savoir davantage sur la nature exacte de ces manquements constatés. «Le dossier est entre les mains de la justice et suit son cours»... Et ne semble cependant pas constituer une quelconque menace sur la santé financière de la structure. Dans le même communiqué, en effet, GDW rassure et précise que «ces événements n'ont aucunement remis en cause, ni l'intégrité financière, ni sociale du groupe». Mieux, l'enseigne argumente, chiffres à l'appui, qu'elle n'aurait pas pu mieux se porter que maintenant, financièrement parlant. «L'arrêté des comptes de l'année 2012, des sociétés du groupe, montre un résultat bénéficiaire en progression de 27 MDH», relève-t-on dans la communication des nouveaux responsables du groupe. «Nouveaux», parce que le navire a évidemment changé de capitaine suite à l'éviction des mis en cause. Une importante stratégie de développement a d'ailleurs été mise en place. Objectif : redonner au groupe les moyens de ses ambitions. L'investissement déjà engagé dans la concrétisation de la première phase de cette stratégie est de plus de 500 MDH pour l'acquisition de deux dragues de dernière génération auprès de la société hollandaise IHC, ainsi que d'une troisième, à 300 MDH, auprès de Nodosa, un constructeur espagnol. «Tout cela devrait être livré dans les prochaines semaines», selon les responsables de GDW. Ces derniers affirment de plus qu'une enveloppe de 200 MDH a été allouée à la rénovation totale du parc et au matériel d'exploitation du groupe. Ambitions Si l'enseigne investit autant dans ses capacités techniques et matérielles, c'est évidemment pour soutenir des activités qui traversent désormais les frontières. Le groupe confirme en effet avoir décroché plusieurs marchés au Maroc pour ses activités de dragage. Il assure entre autres l'entretien de tous les ports du royaume pour les 3 prochaines années et vient de remporter l'appel d'offres de l'Agence nationale des ports (ANP) pour le «dévasage» des ports du royaume en janvier dernier. À l'international, en l'occurrence dans la région subsaharienne, GDW annonce y être également «bien placé pour remporter des marchés d'étude et de dragage dans plusieurs pays africains (Gabon, Mali, Sénégal, Mauritanie, Cameroun), pour un montant total qui dépasse les 100 millions d'euros», soit un peu plus du milliard de dirhams.