Depuis janvier 2022, les recettes de la TIC, collectées sur les produits énergétiques, sont en baisse par rapport à l'an dernier. Donc, les volumes écoulés aussi. Qu'est-ce qui explique cette tendance ? Les ventes de carburants par les distributeurs baissent au Maroc ! L'information pourrait en surprendre plus d'un, mais elle est vérifiable par l'analyse des statistiques des finances publiques de la Trésorerie générale du Royaume (TGR). À la différence de la TVA, la TIC est fixe dans la structure de prix des carburants qui nous sont servis à la pompe quelle que soit la variation des prix. Du coup, le montant de ses recettes ne dépend que des volumes vendus dans les stations-services. À titre de précision, la TIC sur le gasoil est de 2,42 DH/litre et 3,76 DH/litre sur le super. Si les volumes baissent, les recettes collectées par la TGR suivent la même trajectoire. Et selon ce que l'on constate à l'analyse des statistiques des finances publiques, les recettes, depuis janvier 2022, sont en baisse par rapport à l'an dernier. Donc, les volumes écoulés aussi. Il y a eu une diminution relativement importante de la consommation de carburant en février, au vu de la contraction des recettes de 4,38%, mais à part cela, les baisses de recettes n'ont pas dépassé les 2,7% enregistrées en janvier 2022. En avril 2022, les recettes ont diminué de seulement 0,81% contre 1,39% en mars, et 4,38% en février. Contacté par Les Inspirations Eco, Mostafa Labrak, directeur général d'Energysium consulting et expert en énergie et carburants, appuie cette thèse : «Effectivement, les ventes ont baissé par rapport à la même période de l'an dernier, ce qui explique qu'il y ait eu moins de recettes collectées». Qu'est-ce qui pourrait expliquer cette baisse de consommation ? Les Marocains s'adonneraient-ils de plus en plus au rationnement de carburants ? Selon notre source, «les baisses de volumes peuvent s'expliquer, entre autres, par la décélération de la croissance due aux effets post-Covid, à l'ouverture tardive des frontières, à la sècheresse -et donc à une pluviométrie faible-, à certaines industries à l'arrêt pendant la Covid et qui peinent à redémarrer, à un secteur touristique touché par les conditions restrictives d'accès au territoire, à l'augmentation des parts des énergies renouvelables dans la production d'électricité,… La baisse du pouvoir d'achat des citoyens, due à l'inflation galopante de ce début d'année, peut aussi les inciter à réduire leur budget ènergie». Modeste Kouamé / Les Inspirations ECO