L'Union européenne a adopté, vendredi, un cinquième train de sanctions contre la Russie visant pour la première fois des importations d'énergie russe dans l'UE. Outre de nouvelles interdictions d'export et d'import pour plusieurs milliards d'euros dans divers secteurs, ainsi que de nouvelles sanctions financières et bancaires, les mesures concernent pas moins de 217 nouvelles personnalités et 18 entités impliquées dans la guerre en Ukraine. Ainsi, l'interdiction d'importation de charbon russe porte sur toutes les formes de charbon, soit un quart des exportations russe de charbon, ce qui représente une perte de recettes de 8 milliards d'euros par an pour la Russie par rapport à 2021, selon la Commission et le Conseil. Pour les contrats existants, un délai de résilience de quatre mois est prévu. L'UE importe 45% de son charbon de Russie. L'idée d'un embargo sur toute forme de combustibles fossiles et nucléaires russes a reçu jeudi le soutien du Parlement européen, tandis que le président du Conseil Charles Michel a considéré mardi que l'Union européenne devrait prendre « tôt ou tard » des sanctions sur le pétrole et le gaz russes. La Commission européenne et les Affaires étrangères de l'UE (SEAE) ont de leur côté d'ores et déjà annoncé élaborer des propositions de sanctions supplémentaires incluant le pétrole. Autre nouveauté de ce 5e train de sanctions, le transport routier et le fret maritime sont également visés. Aucun camion immatriculé en Russie ou au Bélarus ne pourra plus rentrer dans l'UE, de même qu'aucun navire battant pavillon russe ne pourra plus entrer dans des ports de l'UE. Au niveau financier, quatre des sept banques russes qui avaient déjà été exclues du réseau de messagerie interbancaire SWIFT sont désormais empêchées de réaliser toute transaction au sein de l'UE : le gel de leurs avoirs est total. Ces banques représentent 23% de part de marché dans le secteur bancaire russe. De nouvelles mesures étendent aussi les sanctions visant les crypto-actifs et les trusts, niches fiscales des milliardaires. Le 5e train de sanctions étend les interdictions d'exportations de l'UE vers la Russie pour une valeur de 10 milliards d'euros, dans des domaines industriels où la Russie dépend fortement de fournitures européennes (ordinateurs quantiques, semi-conducteurs de haut niveau, produits chimiques, catalyseurs pour le raffinage, etc.), mais aussi le kérosène et les additifs pour carburant qui peuvent être utilisés par l'armée russe. L'UE a renforcé également l'exclusion de la Russie des marchés publics, tout en autorisant des dérogations si un Etat membre n'a pas d'autre solution.