Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne, réunis jeudi soir à Bruxelles dans le cadre d'un Conseil européen, se sont accordés pour déclencher un nouveau paquet de sanctions qui frapperont "massivement et sévèrement" la Russie pour son opération militaire en Ukraine. Les sanctions, dont le détail n'est pas divulgué et qui feront l'objet d'une décision formelle vendredi en Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'UE, couvrent le secteur financier, les secteurs de l'énergie et des transports, les biens à double usage (matériel civil pouvant servir à des fins militaires), ainsi que le contrôle et le financement des exportations, ou encore les interdictions de visas et le gel des avoirs de responsables russes. Le Conseil européen a appelé également à la préparation et à l'adoption d'un nouveau train de sanctions visant des responsables et l'économie du Bélarus, accusé d'avoir facilité l'opération militaire russe de l'Ukraine en accueillant des troupes sur son territoire. La réunion a abordé les derniers développements de la situation sur le terrain, la manière de protéger un ordre international fondé sur les règles ainsi que le soutien à l'Ukraine et à sa population. L'une des questions en suspens, au niveau des sanctions, reste l'exclusion potentielle de la Russie du réseau international de communications interbancaires SWIFT (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication), comme le réclament l'Ukraine et plusieurs Etats membres de l'UE. Mais d'autres, aux économies plus exposées à la Russie, verraient plutôt cette exclusion dans un troisième train de sanctions.