Après les résultats des élections et l'entame des consultations pour la composition d'une nouvelle carte politique aussi bien au niveau du gouvernement que des instances élues, la rentrée politique a débuté en toute vitesse pour dresser les contours d'une nouvelle étape. Les enjeux et les attentes de cette nouvelle étape sont grands et inédits à la lumière des objectifs fixés par le nouveau modèle de développement particulièrement les chantiers structurants à caractère social se rapportant à la protection sociale, la santé et l'enseignement. Si le gouvernement sortant a légué au futur exécutif des dossiers qui ne sont pas encore totalement achevés tels la retraite et les subventions des produits de base (Gaz butane/farine) et d'autres dossiers liés à la santé et l'enseignement, les partis politiques qui feront partie du futur gouvernement seront dans l'obligation de mettre en oeuvre leurs promesses électorales, ce qui apparait comme un test à leur crédibilité. Le premier test serait le legs du gouvernement sortant et la question qui se pose avec acuité est de savoir si le nouveau gouvernement va suivre le même modus operandi dans la gestion des différents dossiers ou optera-t-il pour la rupture ? Nombre de questions taraudent l'esprit de plusieurs franges de la population qui attendent les démarches qui seront prises par le nouveau gouvernement après des années de gestion ayant soulevé nombre de débats depuis l'adoption de la Constitution de 2011. A cet égard, le président de l'institut d'études sociales et médiatiques Younes Bennane a souligné, dans une déclaration à la MAP, que la nouvelle rentrée politique intervient dans un contexte marqué par la crise sanitaire de Covid-19 et ses répercussions sur l'économie nationale, notant que le nouveau gouvernement est appelé à déployer davantage d'efforts pour trouver des solutions idoines à même d'alléger l'impact de la crise sur l'économie nationale et à oeuvrer pour atteindre des taux de croissance en phase avec les aspirations du Maroc. Selon M. Bennane, également directeur de publication de la revue droit et société, le premier test du gouvernement et du parlement sera la Loi de finances dont l'examen débutera les prochaines semaines, estimant qu'il s'agit d'une bonne chose dans la mesure où le gouvernement entamera son action de manière autonome et ne sera pas tenu de mettre en oeuvre une Loi de finances élaborée et adoptée par les anciens gouvernement et parlement. Parmi les particularités de ce gouvernement figure aussi, a-t-il poursuivi, le fait que nombre de chantiers royaux sont fin prêts, citant dans ce sens le chantier de la généralisation de la couverture sociale pour l'ensemble des Marocains, le chantier du Fonds Mohammed VI pour l'investissement qui contribuera à promouvoir l'économie nationale à travers le soutien de l'investissement public. Dans ce sens, il a souligné que le nouveau gouvernent est appelé à adopter la loi organique relative à ce Fonds, outre la concrétisation des recommandations de la commission spéciale sur le nouveau modèle de développement. Il a estimé que la mission du nouveau gouvernement ne sera pas facile dans la mesure où il va hériter nombre de problématiques se rapportant aux domaines économique et social, expliquant qu'il y a lieu de citer entre autres le taux de chômage qui a atteint 12,8 pc selon les dernières données officielles et le problème des enseignants et des retraités qui ne cesse de s'amplifier. S'agissant des élections et leurs résultats, il a rappelé que l'institut d'études sociales et médiatiques a présenté en janvier dernier un sondage sur les attentes des citoyens de ce scrutin, soit 7 mois avant les échéances du 8 septembre, relevant que l'objectif était de se faire une idée sur les questions prioritaires chez les citoyens. Selon ce sondage, près de 83 pc aspirent à une amélioration du secteur de l'éducation et ses composantes, 79 pc pour le système de santé et 77 pc pour les conditions de vie des citoyens et la lutte contre la précarité et la pauvreté, tandis 74 pc des sondés veulent davantage d'opportunités d'emploi, 68 pc une amélioration du revenu des familles marocaines et 64 pc une amélioration du climat des libertés publiques et la liberté d'expression et d'opinion. Pour M. Bennane, les aspirations des citoyens sont grandes et l'avenir montrera si le nouveau gouvernement est en mesure de trouver des solutions efficientes pour les satisfaire.