Les groupes de la majorité à la Chambre des conseillers, ont été unanimes, vendredi, lors des débat autour de la déclaration gouvernementale, à mettre en exergue le caractère salutaire de l'action gouvernementale dans les différents domaines. Ils ont ainsi souligné l'efficience de la diversité de l'économie marocaine, l'importance de l'intervention sous ses différentes formes, les avancées positives réalisées dans plusieurs secteurs, l'allègement du problème du chômage et l'impulsion donnée au rythme de croissance, le soutien du pouvoir d'achat et la lutte contre la pauvreté, estimant que le gouvernement a honoré ses engagements concernant la poursuite du projet réformateur moderniste. Le groupe du Rassemblement constitutionnel unifié : Efficience de la diversité de l'économie marocaine et l'importance de l'intervention sous différentes formes Le groupe du Rassemblement constitutionnel unifié à la Chambre des conseillers a exprimé, vendredi, sa satisfaction des réalisations accomplies par le gouvernement qui se sont traduites par sa capacité à épargner au pays les effets de la crise mondiale. Le président du groupe, Driss Radi, qui s'exprimait, lors de la séance plénière consacrée au débat sur la déclaration gouvernementale présentée mardi dernier par le Premier ministre, M. Abbas El Fassi, devant la Chambre des conseillers, a souligné, dans ce sens, l'efficience de la diversité de l'économie marocaine et l'importance de l'intervention de l'Etat sous différentes formes. Il a également mis en relief la mise en place des conditions de l'initiative économique libérale et le climat approprié pour les investissements aussi bien nationaux qu'étrangers, la réussite du partenariat prometteur entre les secteurs public et privé et la poursuite du rôle de l'Etat en tant que principal investisseur dans les projets productifs et les infrastructures. Le président du Rassemblement constitutionnel unifié a estimé que ces efforts ont permis au Maroc de faire face aux effets de la hausse vertigineuse des prix des hydrocarbures et des produits de consommation au plan international et de maintenir le taux de croissance à près de 5,6 pc durant les deux dernières années, tout en maîtrisant les équilibres macroéconomiques et le taux de déficit. Ces résultats ont permis l'augmentation des salaires, la réduction de l'impôt sur le revenu et la préservation de tous les plans de développement et des chantiers ouverts, a-t-il dit, ajoutant que ces importantes réalisations constituent une garantie essentielle à même d'asseoir un climat propice permettant au Maroc de relever les grands défis, entre autres, la question de l'intégrité territoriale, le dossier de la restructuration du champ religieux garant de la cohésion de la Nation. M. Radi a, toutefois, souligné que les régions souffrent toujours de disparités en matière d'opportunités de développement économique et social, appelant le gouvernement à anticipé le projet de régionalisation avancée à travers l'élaborant d'une vision de développement sur la voie de la formation de pôles économiques régionaux, estimant que cette démarche est à même de garantir la réussite de la régionalisation escomptée. Le groupe Socialiste: Les données disponibles montrent clairement les avancées positives réalisées dans plusieurs secteurs Pour sa part, le groupe Socialiste à la Chambre des conseillers a salué les avancées économiques réalisées sous l'effet des changements structurels entrepris au Maroc et l'émergence de nouveaux secteurs prometteurs, tels que l'électronique et l'Offshoring. Mme Zoubida Bouayad, présidente du groupe Socialiste, a indiqué que les données disponibles montrent clairement les avancées positives réalisées dans plusieurs secteurs, estimant que l'économie nationale ne dépend plus des aléas climatiques, comme c'était le cas auparavant. Elle a fait état, dans ce cadre, de l'amélioration des investissements publics, la poursuite de la réalisation des infrastructures de base et de la politique des grands chantiers, comme les autoroutes, les ports, les aéroports et les voies ferrées. Mme Bouayad a indiqué également que le statut avancé accordé par l'Union européenne au Maroc et son adhésion au centre Nord-Sud du Conseil de l'Europe, constituent une reconnaissance des réalisations du Royaume et de son ouverture sur les différents changements et nouveautés internationaux et aux valeurs universelles, dans le respect de son identité culturelle et civilisationnelle. Après avoir souligné que le statut avancé impose certaines normes en vigueur dans les pays de l'UE, Mme Bouayad a appelé à approfondir le processus des réformes constitutionnelles, politiques et économiques et à consacrer la démocratie, la protection des droits de l'homme, la garantie de la liberté d'expression et la lutte contre le terrorisme, l'extrémisme, le trafic de drogue et l'immigration clandestine. Evoquant le secteur social, Mme Bouayad a indiqué que la problématique du social constitue un grand défi au Maroc, appelant à y faire face pour satisfaire les besoins incessants des citoyens, garantir les conditions de l'égalité entre les deux sexes et faciliter l'accès aux différents services sociaux. Elle a cité, dans ce cadre, les interventions de la caisse de compensation pour faire face à la détérioration du pouvoir d'achat du citoyen, appelant à la réforme de cette caisse afin qu'elle profite uniquement aux couches sociales à bas revenus. Mme Bouayad a également souligné la situation difficile des caisses de retraites, dont la Caisse marocaine de retraite (CMR), ce qui appelle le gouvernement à assumer ses responsabilités à travers des mesures qui permettent de corriger les déséquilibres pour garantir la continuité de la protection social et préserver les acquis. Pour ce qui est de l'enseignement, la présidente du groupe socialiste a indiqué que les indicateurs quantitatifs (structures d'accueils, nombre des enseignants ...) et qualitatifs (analphabétisme, taux de scolarité, abandon à) ne sont pas à la hauteur des prévisions et des objectifs escomptés et ce en comparaison avec les moyens importants mis à la disposition du secteur dans le cadre du programme d'urgence. Mme Bouayad a mis l'accent sur les efforts qui restent à déployer dans le domaine de la santé et ce dans le but d'améliorer les indicateurs de santé et l'accès des catégories sociales défavorisées aux services sanitaires. Elle a également évoqué le secteur de l'habitat social, estimant que malgré la mobilisation du foncier public, les offres de logements ne sont pas à la portée de la classe moyenne, encore moins pour les catégories à revenu limité. La présidente du groupe de l'Alliance socialiste a appelé, dans ce cadre, à l'ouverture du dossier de l'habitat social pour voir dans quelle mesure les promoteurs immobiliers ont respecté leurs cahiers des charges, sur la base desquels plusieurs facilités lui ont été accordées sous le couvert des motivations et des encouragements fiscaux. Le groupe haraki: La politique du gouvernement vise à alléger le problème du chômage et à impulser le rythme de croissance De son côté, le groupe haraki à la Chambre des Conseillers s'est félicité des aspects positifs contenus dans la déclaration du Premier ministre, M. Abbas El Fassi, devant cette Chambre, relevant en même temps certaines limites de l'action gouvernementale. M. Abdelhamid Saadaoui, s'est félicité des mesures préventives adoptées par le gouvernement pour endiguer les effets de la crise mondiale, soulignant toutefois des obstacles qui entravent toujours l'action des investisseurs, telles les difficultés pour l'acquisition ou la location des terrains industriels viabilisés ou la cherté des taux d'intérêt. A ce propos, M. Saadaoui a estimé que la politique des institutions bancaires n'est pas au diapason de la politique du gouvernement, qui vise à alléger le problème du chômage et impulser le rythme de croissance économique, ajoutant que les banques maintiennent des taux d'intérêt élevés au détriment du secteur productif et des petites et moyennes entreprises qui représentent 90 pc du tissu productif national. D'autre part, a ajouté M. Saadaoui, le gouvernement a reconnu que la création d'un climat propice à la dynamisation de l'économie nationale, à la réalisation du développement durable et au drainage des investissements est tributaire d'une réforme de la justice, afin d'instaurer un système judiciaire efficace, équitable, crédible et honnête. Il a également salué les efforts du gouvernement pour améliorer la gouvernance, préserver l'environnement et renforcer les politiques régionales en vue de promouvoir le monde rural et l'équilibre territorial, exprimant son soutien à l'action du gouvernement en matière de renforcement de la décentralisation et de consécration de la démocratie locale. Toutefois, le conseiller s'est interrogé sur les moyens de renforcer la décentralisation sans un transfert effectif des prérogatives et sur l'utilité de nommer des directeurs régionaux et provinciaux sans délégation de pouvoirs qui relèvent de l'administration centrale. Il a appelé, dans ce sens, le gouvernement pour promulguer le texte relatif aux fonctionnaires régionaux et des textes régissant les propriétés de la région et l'organisation des cours régionales des comptes, ainsi que la création d'une caisse de compensation et du développement régional. La réforme et la moralisation de l'administration, a ajouté M. Saadoui, appellent à davantage d'efforts pour que cette institution soit à la hauteur des aspirations entant que levier des investissements et symbole d'un service public efficace, à travers une administration citoyenne, de proximité et répondant aux inquiétudes des citoyens. En somme, une administration qui met en pratique le nouveau concept d'autorité et de la politique de proximité, a-t-il dit. Abordant le volet culturel et partant des spécificités du Mouvement Populaire et sa profonde conviction quant à la juste cause amazighe et son rôle dans l'édification d'une société démocratique, le groupe haraki a noté que ‘'le gouvernement n'a pas réussi à relever le défi de rendre justice à la culture amazighe, entant que langue, identité et civilisation, et de son intégration dans les programmes culturels et d'enseignement et dans les différents plans sectoriels''. Cette approche, a ajouté le groupe haraki, demeure en deçà du saut qualitatif et historique matérialisé par le discours Royal du 17 octobre 2001 à Ajdir. Le groupe haraki a insisté sur la nécessité de procéder à une réforme globale du secteur de l'information, eu égard à son rôle dans les domaines politique et des droits de l'Homme et dans la formation et l'encadrement de l'opinion publique. Il a salué les efforts déployés par le gouvernement au plan social, appelant à l'adoption de mesures courageuses et urgentes pour rattraper le retard accumulé dans plusieurs domaines dans le monde rural et les périphéries des villes. A propos de la Caisse de compensation, dont le budget est passé de 4 milliards de dirhams à 13,4 milliards en 2007 et à 20 milliards cette année, M. Saadaoui a insisté pour réformer cet établissement, afin de faire face à la cherté de la vie et à la hausse vertigineuse des prix des produits alimentaires de première nécessité et ce, en orientant l'action de la Caisse vers l'appui aux catégories défavorisées. Pour lui, la problématique du chômage reste un défi social majeur qui ne peut être relevé qu'à travers une véritable réforme du système de l'éducation et de l'enseignement, pour que les filières de la formation universitaire soit conformes aux besoins et mutations de l'économie nationale, tout en accordant une attention spéciale à la recherche scientifique. Enfin, le groupe haraki s'est dit fier des réalisations du Maroc dans le domaine des droits de l'Homme, appelant le gouvernement à promouvoir la nouvelle génération des droits de l'Homme, tels les droits linguistiques, culturels, économiques et sociaux, et ne pas les limiter aux seuls droits politiques. Le groupe de l'Alliance socialiste: Le Gouvernement a honoré ses engagements concernant la poursuite du projet réformateur moderniste Le Gouvernement a honoré ses engagements concernant la poursuite du projet réformateur moderniste, le renforcement des choix démocratiques, ainsi que la consolidation de l'édifice institutionnel et de l'Etat de droit, a soutenu, pour sa part, le groupe de l'Alliance socialiste à la Chambre des conseillers. M. Larbi Kharbouche, président du groupe a estimé que le bilan du gouvernement est «positif», citant, à cet égard, les changements apportés au code électoral et la mise en place de mécanismes visant à impliquer davantage la femme dans la gestion de la chose locale. La participation des femmes est passée ainsi de 0,5 pc à 12 pc, a-t-il relevé. Il a, également, mis en avant les efforts du gouvernement concernant la réactivation de certaines institutions constitutionnelles, à travers la promulgation de la loi portant organisation du Conseil économique et social, le lancement de grands chantiers régionaux, notamment des autoroutes, la réalisation du complexe portuaire Nador West Med, l'élargissement du réseau ferroviaire et la création de pôles de développement. M. Kharbouche a, dans ce sens, souligné la nécessité de passer à la réalisation de nouveaux grands chantiers, dédiés essentiellement au monde rural et à la création de davantage de postes d'emplois, outre le renforcement des autres grands projets en cours. Il a, de même, mis en exergue les efforts du gouvernement concernant la poursuite de la moralisation de la vie publique, en complétant le cadre légal et institutionnel relatif à ce sujet, à travers la promulgation de la loi sur la déclaration des biens, la mise sur pied d'une instance centrale de prévention de la corruption, la dynamisation du Conseil de la concurrence et la lutte contre le blanchiment d'argent. Le gouvernement, a-t-il ajouté, a également exprimé son soutien à l'action de la Cour des Comptes qui joue désormais un rôle plus important dans la moralisation de la vie publique. Par ailleurs, le président du groupe de l'Alliance socialiste s'est arrêté sur les initiatives entreprises par le gouvernement pour gérer les effets d'une conjoncture internationale difficile durant les deux dernières années, en limitant l'impact de la hausse des prix des produits alimentaires et du pétrole sur le pouvoir d'achat des citoyens. Le gouvernement, a-t-il dit, a également soutenu certains secteurs touchés par la crise économique internationale, en renforçant la demande intérieure, les projets de développement et les investissements publics. S'agissant du dialogue social, M. Kharbouche a salué les mesures prises par le gouvernement dans ce secteur et la volonté de l'exécutif d'institutionnaliser et de poursuivre le dialogue social. Il a appelé, dans ce cadre, le gouvernement à diligenter l'adoption d'une charte sociale équilibrée engageant les différentes parties. En dépit d'une conjoncture difficile, a-t-il souligné, le gouvernement a pu améliorer les revenus d'un nombre important de salariés, à travers l'augmentation des salaires de certaines catégories et du SMIG, la réduction de l'impôt sur le revenu et l'augmentation des allocations familiales. Il a également noté l'intérêt porté par le gouvernement à des questions sociales qui ont été marginalisées durant des décennies, citant notamment celles liées à l'enfance, la famille, aux personnes aux besoins spécifiques et à la femme. Ces initiatives, a-t-il conclu, vont de pair avec la déclaration du gouvernement qui s'est engagé en faveur du choix social.