Le monde politique, tous partis confondus, s'efforce de rebondir et de mobiliser lundi après le choc d'un premier tour des régionales et départementales déserté par deux électeurs sur trois, une «abstention abyssale» qui a profité aux présidents de région sortants, de droite comme de gauche.Les tractations commencent, et s'étaleront jusqu'à mardi à 18h, pour négocier des alliances, fusions ou retraits de listes pour le second tour, notamment en PACA, région où le Rassemblement national (RN) est le mieux placé. Pour le parti de Marine Le Pen, que les sondages annonçaient en tête dans plusieurs régions, la désillusion est sévère. Le RN perd neuf points par rapport à 2015. Egalement en retrait, les candidats de la majorité présidentielle ne totalisent que 11,5% des suffrages selon Ipsos, un score qui confirme la faible implantation locale de La République En Marche. L'abstention atteindrait entre 66,1% et 68,6% selon les estimations des instituts de sondage, soit un record tous scrutins confondus en France hors référendum. Jusqu'à présent, l'abstention la plus élevée pour un premier tour des régionales datait de 2010 avec 53,67%.L'abstention, «abyssale», est «en partie liée à la situation sanitaire», a plaidé le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, ajoutant qu'elle «doit tous nous alerter». Dans ces conditions, difficile de tirer des enseignements nets de ce scrutin local, dont les analystes disaient dès dimanche soir qu'il était «en trompe-l'oeil». Sami Nemli / Les Inspirations Eco