C'est fait. Aujourd'hui, Casablanca fête le tramway et c'est le 12/12/12, comme promis. Un respect d'engagement exemplaire. Ce projet, qui métamorphose le quotidien des Casablancais, va révolutionner le mode de transport de 250.000 citoyens par jour. Il s'agit d'un modèle réussi de partenariat maroco-français, que ne manqueront pas de plébisciter les grands patrons et les officiels des deux rives, lors de la réunion CGEM-MEDEF tenue aujourd'hui à Casablanca. D'ailleurs, le constructeur Alstom et le gestionnaire RATP, par la voix de leurs présidents respectifs, ont présenté hier à la presse marocaine, non sans fierté, les différentes étapes franchies avant l'aboutissement de ce mégaprojet. Cela tombe à point nommé, car la conjoncture internationale est des plus complexes. Néanmoins, c'est dans les temps de crise que naissent des opportunités jadis marginalisées ou reléguées au second plan. Le tram casablancais et le TGV national sont justement dans cette configuration et ce sont des cas d'école du win-win. Cependant, il n'y a pas que le secteur du transport qui pourrait bénéficier du rapprochement des deux patronats et des liens historiques entre les deux pays. Le Maroc, hub et porte d'accès à l'Afrique, présente de nombreuses potentialités. Nos voisins du Nord, en Espagne, l'ont bien compris et sont en passe de doubler leurs échanges commerciaux avec le Maroc et ainsi de concurrencer la France sur son statut de premier partenaire commercial du royaume. Il s'agit d'une menace plus que d'une alerte ! C'est une donne que nos amis français doivent prendre avec beaucoup de sérieux, notamment dans les débats politiques qui frisent parfois le populisme, entre autre en matière d'emplois et de protectionnisme. Le Maroc est un méga-chantier ouvert et offrant un environnement de stabilité et de sérénité. C'est à charge pour ses partenaires de faire preuve d'opportunisme positif et de beaucoup d'humilité. Qui sait, la symbolique du 12/12/12 sera-t-elle le tournant ?