Le service postal a déjà entamé sa mue. Une orientation qui vient d'être réaffirmée ces derniers jours lors de la tenue, les 29 et 30 novembre dernier à Marrakech, du 3e Forum postal africain. «À la recherche des futurs modèles postaux africains», tel était donc la thématique de cette édition lors de laquelle les participants étaient unanimes à reconnaître que la situation postale en Afrique est "déficitaire". Cette situation est d'ailleurs plus flagrante dans « certaines zones où un bureau de poste couvre une superficie 6 fois plus grande qu'au niveau mondial et où 12% de la population n'ont pas accès au service postal », comme le soulignait Mounia Boucetta, secrétaire générale du ministère de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies. De manière globale, on dénombre 660.000 bureaux de poste dans le monde, à savoir que La poste est le premier employeur, avec plus de 5,4 millions d'employés qui ont traité plus de 370 milliards d'envois en 2011. L'importance de cette activité est aujourd'hui incontestable et son développement est crucial. C'est pourquoi, la nécessité de l'instauration d'un service postal fonctionnel, réglementé et régionalement harmonieux, se fait vraiment ressentir, pour contribuer au développement économique et social des pays africains, au même titre que les autres infrastructures. Selon Mounia Boucetta, l'enjeu actuel pour le secteur de la poste en Afrique est porté principalement sur la formation opérationnelle, le renforcement des capacités dans le domaine de la lutte contre le blanchiment d'argent, l'investissement dans la modernisation de l'infrastructure postale, l'amélioration des services postaux existants et le développement de nouveaux services, la coopération Sud-Sud et la mise en place des réformes du secteur postal. Pour sa part, le directeur général sortant de l'Union postale universelle (UPU), Edouard Dayan, a mis en exergue le rôle de ce secteur, en précisant que l'UPU a augmenté de 30% le budget alloué aux projets menés en Afrique. Ces efforts se sont aussi concrétisés par une participation croissante des pays africains aux activités et services de l'UPU : 100 % d'augmentation du nombre de postes africaines (49) connectées au réseau électronique de l'UPU, 100 % dans l'utilisation des solutions électroniques pour le courrier (IPS notamment), 110 % quant à l'utilisation de la technologie de l'UPU pour les transferts d'argent, avec 26 pays africains en 2012. «Ce n'est qu'un début et avec l'installation du nouveau centre régional technologique de l'UPU au Maroc, qui desservira l'Afrique, les perspectives sont extrêmement encourageantes», a souligné Dayan.