Poste-Maroc face au défi de l'inclusion financière Al Barid Bank, filiale du Groupe Poste Maroc, vient au devant de la scène, en marge de la Conférence de l'Union Postale Méditerranéenne tenue à Marrakech. Un événement qui coïncide avec la célébration du 120e anniversaire de la poste marocaine. Le débat autour de la modernisation des services postaux et du rôle pivot de la banque postale dans l'inclusion financière surtout des couches défavorisées, ne peut occulter le chemin qui reste à parcourir pour hisser Al Barid Bank au diapason des meilleurs standards et normes en vigueur dans le secteur financier marocain. Au-delà de la nécessaire amélioration de la communication avec les clients, ABB a beaucoup à faire pour gagner en compétitivité en matière des services bancaires. Initiée par «I-conférences» en partenariat avec Poste-Maroc et Gemadec, la 3ème édition du Forum postal de l'Afrique du Nord, du Centre et de l'Ouest constitue fut une réelle plateforme de débats et d'échanges entre représentants gouvernementaux, régulateurs, représentants des opérateurs postaux et d'institutions financières, experts et consultants internationaux ainsi que toutes les parties prenantes au développement de la poste dans cette région. L'organisation de ce forum coïncide, rappelons-le, avec la célébration du 120ème anniversaire de la poste marocaine. Pour le directeur général de l'Union postale universelle (UPU), Edouard Dayan, a le secteur postal a non seulement un avenir en Afrique, mais qu'il peut jouer un rôle qu'aucun autre secteur ne peut jouer dans le développement des économies et des sociétés africaines. Dans ce cadre, l'Afrique, a-t-il affirmé, doit réinventer son secteur postal en s'appuyant sur ses points forts et sur l'opportunité que représente la possibilité d'être connecté à un réseau mondial fort, celui des 192 pays membres de l'UPU. Il a noté que les services financiers constituent l'une des principales opportunités de croissance à saisir par les postes en Afrique, soulignant que les postes, par des politiques de diversification peuvent développer leur chiffre d'affaires tout en contribuant à l'inclusion financière des populations défavorisées. Pour sa part, le président de «I-conférences», Hassan Alaoui, fait observer que la poste encore plus que la banque, est plus proche des réalités sociaux-économiques de la région. Il a noté que les Postes dans le monde ont connu un développement certains et qu'en revanche les Postes en Afrique du Nord, du Centre et de l'Ouest accusent du retard, en particulier celles dans les pays subsahariennes où la densité des bureaux de poste dans certains pays est 10 fois inférieure à la moyenne mondiale, et où 10 % de la population n'a toujours pas accès aux services postaux. Le taux bancarisation à 52% tiré par ABB Le directeur général de Postes Maroc, Amine Benjelloun Touimi a souligné que la Poste doit explorer de nouveaux créneaux, adopter un modèle de développement anticipatif et créer un cadre propice à une plus grande coopération régionale et internationale. Le Groupe Poste-Maroc via sa filiale bancaire (Al Barid-Bank) est déterminé à jouer un rôle pionnier dans l'accompagnement du développement que connait le Maroc et l'accélération de l'inclusion financière, a-t-il souligné dans son intervention lors de la conférence de l'Union Postale Méditerranéenne (PUMed), qui s'est tenue les 27 et 28 novembre à Marrakech Il a ajouté que la création en juin 2010 de la Banque Postale Marocaine (Al Barid Bank), est venue accélérer le processus de bancarisation de la population, tel qu'entamé par la maison mère Poste-Maroc. Il a précisé, à ce propos, que le taux de bancarisation au Maroc est passé de 34 % hors réseau de Poste-Maroc en 2009, à plus de 52 % en 2011 et ce, grâce à l'intégration d'Al Barid-Bank dans le système bancaire national, faisant observer que le modèle de banque postale de notre filiale bancaire Al Barid-Bank a fait l'objet d'une étude menée par l'Union Postale Universelle cette année. A travers cette étude, qui concerne une centaine de pays en développement, le Maroc a été classé premier en termes d'accélération de l'inclusion financière, a-t-il expliqué, rappelant que ce classement repose sur une dizaine de critères, dont la connectivité, la capacité financière, l'automatisation, la confiance, et l'existence d'un cadre juridique favorable. Désormais, Poste Maroc compte un réseau de plus de 1.800 agences fortement implantées dans les régions périurbaines et rurales, a-t-il dit, relevant que cela confère à Poste-Maroc le premier réseau national en termes de points de vente. M. Benjelloun a souligné également "le devoir des opérateurs postaux de continuer à œuvrer pour l'amélioration de la qualité de service, recourir à la diversification comme moyen de création de la valeur, et de placer la responsabilité de l'entreprise au cœur du dispositif stratégique prenant en compte l'évolution de l'économie et de la société". Une réforme progressive Le président du PUMed, Sherif Battisha a souligné que "le plan stratégique de l'Union repose sur quatre piliers fondamentaux, en l'occurrence l'amélioration de la communication, la promotion de l'inclusion financière, la stimulation du commerce et le partage des ressources". A rappeler que cette conférence a permis de sélectionner quelques projets afin que l'Union puisse participer de manière active au développement de la région, et contribuer notamment à la progression de l'inclusion financière. Ce dernier point sera atteint grâce à la réduction du coût du transfert d'argent, et en créant un système de cartes prépayées. Lors de cette conférence, les débats ont porté sur nombre de questions ayant trait au commerce électronique ainsi qu'aux nouvelles solutions dans le domaine de la logistique. En marge de cette rencontre, Barid Al-Maghrib et sa filiale bancaire ont signé deux accords de coopération avec la Poste Italienne afin de mettre en place des groupes de travail commun, notamment dans les services financiers, et les transactions Eurogiro. Mme. Mounia Boucetta, Secrétaire générale du ministère du Commerce, de l'Industrie et des Nouvelles technologies, a rappeler que le gouvernement s'est engagé à réformer le secteur de la poste afin d'introduire une libéralisation progressive des services postaux et de renforcer les capacités concurrentielles de l'opérateur public. Cette réforme, a-t-elle dit, s'opère tout en tenant compte des spécificités nationales et des recommandations et orientations postales internationales. La responsable marocaine a fait savoir que le gouvernement marocain renforcera sa politique de gouvernance dans ce secteur à travers la conclusion d'un nouveau contrat-programme avec Barid Al-Maghrib pour la période 2013-2016. Elle a aussi relevé que l'apparition, ces dernières années, de nouvelles technologies de communication et l'accélération de la mondialisation des échanges ont constitué pour le secteur postal des défis majeurs. Cependant, le secteur est une vraie industrie qui émerge et qui se révèle génératrice d'une forte valeur ajoutée surtout lorsqu'il intègre les nouvelles technologies.