La commission interministérielle chargée du suivi de l'approvisionnement, des prix et des opérations de contrôle de la qualité et des prix a tenu sa première réunion pour ce mois sacré. Elle rassure sur les prix des produits les plus consommés durant le ramadan. De son côté, le Haut-commissariat au plan estime la hausse conjoncturelle des prix des produits alimentaires à 0,6% en cette période. Il n'y a pas lieu de s'inquiéter pour ce mois de ramadan: les marchés nationaux sont approvisionnés de façon normale en produits alimentaires, énergétiques ainsi qu'en produits de désinfection et d'hygiène. La commission interministérielle chargée du suivi de l'approvisionnement, des prix et des opérations de contrôle de la qualité et des prix, qui a tenu sa 1ère réunion du mois de ramadan en fin de semaine dernière, est donc confiante. Cette réunion s'inscrit dans le cadre des travaux de coordination et de veille menés par cette commission tout au long de l'année et qui sont renforcés au cours du mois sacré en vue d'assurer le suivi de la situation de l'approvisionnement, des prix et du contrôle. C'est ainsi que l'offre disponible couvre largement les besoins sur plusieurs semaines, voire plusieurs mois selon les marchandises, indique l'instance présidée par le département des Affaires générales et de la gouvernance relevant du ministère de l'Economie, des finances et de la réforme de l'administration et composée des départements ministériels chargés de l'Intérieur, de l'Agriculture, des Pêches maritimes, de l'Industrie et du commerce, de l'Energie et des mines ainsi que des offices publics concernés. Globalement, souligne-t-on auprès du département des Affaires générales et de la gouvernance, à l'exception des prix de vente des tomates qui ont connu quelques hausses, la commission a constaté une stabilité des prix des produits les plus consommés durant le mois de ramadan. La facture flambe dans la deuxième quinzaine du ramadan La lecture de la conjoncture pour ce mois sacré, en chiffres, est par ailleurs à chercher du côté du Haut-commissariat au plan (HCP) qui vient de publier une note sur les principaux effets du mois sacré de ramadan 1442 sur l'évolution des prix à la consommation et particulièrement ceux des produits alimentaires. Dans cette catégorie, justement, le HCP estime à 0,6% l'augmentation conjoncturelle des prix, tout au long du mois de ramadan. Et c'est sur la deuxième quinzaine du mois sacré qu'une hausse plus accentuée des prix à la consommation alimentaires est attendue, par rapport à la première (0,8%, au lieu de 0,4% respectivement)». Les produits les plus touchés sont les poissons frais, les œufs et les agrumes, note le HCP, précisant que les prix des poissons et des fruits de mer subissent, une hausse d'environ de 5,6% et 5,8%, respectivement, au cours de la première et de la seconde quinzaine du ramadan. L'impact sur les œufs et les agrumes atteint, quant à lui, +2,5% et +2,3%, respectivement, pour tout le mois, indique la même source. On apprend également que les prix des fruits frais s'apprécient de 1,9%, alors que les effets du mois sacré sur les prix de la viande rouge, de la volaille et des légumes hors tomate sont, en revanche, peu significatifs. Par ailleurs, la note du HCP fait aussi ressortir que le changement des habitudes des ménages, notamment en matière de consommation alimentaire, constitue le principal facteur de transmission de l'impact du mois sacré sur l'évolution des prix à la consommation. Cet effet est enclenché deux semaines avant l'avènement du mois de ramadan 1442, qui coïncide cette année avec la fin du mois de mars et le début du mois d'avril. Parallèlement, le HCP note que ramadan 1442 est le treizième mois au cours des 61 dernières années lunaires, dont l'avènement coïncide avec un mercredi. Ce mois présente en 2021 une similitude avec celui de l'année 1989 en termes de saison d'occurrence (avril-mai). Au cours du mois de ramadan, la plupart des secteurs d'activité connaissent un ralentissement de leur productivité attribuable, en partie, à la réduction des heures de travail journalières, souligne-t-il. 600 infractions détectées durant Chaâbane Quelques dérapages ont été détectés sur le marché. Au cours du mois précédant ramadan, en l'occurrence Chaâbane, les opérations de contrôle des prix et de la qualité des produits alimentaires des commissions mixtes de contrôle ont conduit à la constatation de 600 infractions en matière de réglementation. Ces infractions portent sur le défaut d'affichage des prix, le défaut de facturation, le non-respect des normes de qualité, de salubrité et de sécurité sanitaire. À noter que les contrôles ont concerné 20.544 points de vente. Toutes les mesures réglementaires ont été prises à l'encontre des contrevenants, fait savoir la même source, notant que les commissions mixtes ont procédé à la saisie et à la destruction de 121 tonnes de produits impropres à la consommation ou non conformes aux normes en vigueur. Par ailleurs, la commission interministérielle chargée du suivi de l'approvisionnement, des prix et des opérations de contrôle de la qualité et des prix poursuivra la tenue régulière de ses réunions pour suivre l'évolution de la situation des marchés, le niveau de l'approvisionnement et des prix et le bilan des interventions des commissions de contrôle pour faire face à tout type de fraude, de monopolisation, de spéculation ou de manipulation des prix. Les habitudes de consommation changent Les habitudes de consommation des ménages changent au cours du mois sacré. D'après la dernière enquête sur les dépenses de consommation des ménages, réalisée par le HCP en 2013-2014, la dépense de consommation par ménage s'apprécie de 16,3%, en moyenne, durant le mois sacré de ramadan. Près de 82% de cette hausse est attribuable aux dépenses alimentaires. Les ménages dépensent, en moyenne, plus d'un tiers de plus en alimentation (+37%) en comparaison aux autres mois de l'année. Cette augmentation de la dépense alimentaire touche toutes les catégories de la population et s'accroît au fur et à mesure que l'on avance dans l'échelle du niveau de vie (varie de 22,5% à plus de 40% entre les deux classes sociales extrêmes). Les produits qui contribuent le plus à cette dépense supplémentaire sont les fruits (+163%), les viandes (+35%), les céréales (+35%), le lait et les produits laitiers (+47%). La dépense en produits non alimentaires augmente, quant à elle, de 4,6%, tirée notamment par la hausse de 20% des dépenses de «transport et communication» et de +3,7% des dépenses de «l'habitat et énergie». En revanche, les dépense d'habillement baissent de 13%, en moyenne, durant ce mois sacré, notamment en milieu rural (-17,3%). Sami Nemli / Les Inspirations Eco