Dans sa récente note relative aux principaux effets du mois sacré de Ramadan 1442 sur l'évolution des prix à la consommation et particulièrement ceux des produits alimentaires, le Haut-Commissariat au Plan (HCP) relève « l'augmentation conjoncturelle des prix à la consommation des produits alimentaires est estimée à 0,6% pour l'ensemble du mois sacré de Ramadan ». « La deuxième quinzaine du Ramadan affiche une hausse plus accentuée des prix à la consommation alimentaires par rapport à la première (0,8%, au lieu de 0,4% respectivement) », précise le HCP. Les produits les plus touchés sont les poissons frais, les œufs et les agrumes, relève la même source, indiquant que les prix des poissons et des fruits de mer subissent, ainsi, une hausse d'environ de 5,6% et 5,8%, respectivement, au cours de la première et de la seconde quinzaine du Ramadan. L'impact de la venue du Ramadan sur les œufs et les agrumes atteint, quant à lui, +2,5% et +2,3%, respectivement, pour tout le mois, fait savoir le HCP. Et d'ajouter que les prix des fruits frais s'apprécient de 1,9%, alors que les effets du mois sacré sur les prix de la viande rouge, de la volaille et des légumes hors tomate sont, en revanche, peu significatifs.
Dans cette même note le HCP rappelle que la dernière enquête sur les dépenses de consommation des ménages, réalisée en 2013/2014, a révélé que la dépense de consommation par ménage s'apprécie de 16,3%, en moyenne, durant le mois sacré de Ramadan et que près de 82% de cette hausse est attribuable aux dépenses alimentaires. Les ménages dépensent, en moyenne, plus d'un tiers de plus en alimentation (+37%) en comparaison aux autres mois de l'année. Cette augmentation de la dépense alimentaire touche toutes les catégories de la population et s'accroît au fur et à mesure que l'on avance dans l'échelle du niveau de vie (varie de 22,5% à plus de 40% entre les deux classes sociales extrêmes). Les produits qui contribuent le plus à cette dépense supplémentaire sont les fruits (+163%), les viandes (+35%), les céréales (+35%), le lait et les produits laitiers (+47%). La dépense en produits non alimentaires augmente, quant à elle, de 4,6%, tirée notamment par la hausse de 20% des dépenses de « transport et communication » et de +3,7% des dépenses de l'« habitat et énergie ». En revanche, la dépense d'habillement baisse de 13%, en moyenne, durant ce mois sacré, notamment en milieu rural (-17,3%).
Le changement des habitudes des ménages, notamment en matière de consommation alimentaire, constitue le principal facteur de transmission de l'impact du mois sacré sur l'évolution des prix à la consommation. Cette même note relative aux principaux effets du mois sacré de Ramadan 1442 sur l'évolution des prix à la consommation et particulièrement ceux des produits alimentaires a rappelé qu'au cours du mois de Ramadan, la plupart des secteurs d'activité connaissent un ralentissement de leur productivité attribuable, en partie, à la réduction des heures de travail journalières. La note fait référence, également, à la dernière enquête nationale sur l'emploi du temps réalisée par le HCP en 2012, les marocains réduisent de près de 23% le temps consacré à leur travail professionnel. Cette réduction est de 1h12mn pour les hommes et de 19mn pour les femmes. En contrepartie, le temps consacré aux courses ménagères et aux activités domestiques s'allonge par rapport aux périodes normales, particulièrement dans les villes et chez les femmes (+47 minutes).