Le Maroc est encore absent sur la carte mondiale de la finance islamique, c'est un fait. Jusqu'à présent, les opérateurs ayant montré une certaine disposition pour se lancer dans la finance islamique, y compris les banques du Golfe ayant rencontré le Premier ministre, attendent avec impatience le vote de la loi bancaire. Il ne faut pas se leurrer. Ce retard constitue une opportunité en or, puisque les expériences réussies, que l'on peut dupliquer, ne manquent pas. En Malaisie par exemple, pays cité comme référence en matière des meilleures pratiques dans le domaine, le gouvernement s'est doté, dès 1984, d'une loi bancaire complète, laquelle a été révisée à plusieurs reprises. Par la suite, le pays a mis en place un plan de 10 ans pour devenir un centre global en la matière. Historiquement, le fait que l'islam soit entré dans la région par le biais du commerce joue un rôle très important dans le positionnement de la Malaisie dans la carte mondiale de ce domaine. En matière de produits islamiques, certains pays ont choisi de se positionner sur des niches particulières. À titre d'exemple, le Luxembourg s'est positionné sur l'hébergement des fonds, bien que les institutions financières du pays offrent l'ensemble des produits islamiques disponibles. Du côté du Moyen-Orient, le Bahreïn se targue d'avoir les meilleures compétences du monde, alors que l'Arabie Saoudite possède le marché le plus prospère de l'assurance islamique Takaful. Pour ce faire, le pays a mis en place un modèle complet conforme à la charia. «Il faut un modèle "Charia Compliant" pour réaliser un développement soutenu du Takaful», confirme, Rachid Ouaich, chef des opérations européennes de Wafra Capital Partners, Luxembourg.