CFC se positionne désormais parmi les plus grandes places financières internationales. Une ambition qui a été portée par de nombreux accords, alliances et réformes, prouvant et qui a pu attirer pas moins de 200 entreprises ayant aujourd'hui le statut CFC. La Tour CFC First accueille déjà 34 locataires et 800 salariés. Tout a officiellement commencé en 2010 par une instruction royale qui avait pour ambition de positionner Casablanca en tant que centre financier régional et international. L'initiative a rapidement été soutenue par l'ensemble des acteurs financiers de la place (groupes bancaires, autorités financières…), constituant ainsi le premier tour de table de l'entité en charge du pilotage de Casablanca Finance City (CFC). «L'idée d'une place financière régionale a émergé en 2004, quand les grands groupes bancaires marocains (BMCE, BCP et AWB) commençaient à s'installer en Afrique subsaharienne», précise Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al Maghrib. Pour lui, les équipes de CFC dirigées par Saïd Ibrahimi (photo) semblent avoir brillamment relevé ce défi d'envergure. Il faut dire que CFC, créée il y a dix ans, est devenue aujourd'hui la première communauté d'affaires à vocation africaine et une place financière reconnue dans le monde. Facilitateur d'affaires, le hub régional est rapidement devenu un partenaire incontournable des plus grands institutions et entreprises internationales. Dès 2012, les premiers statuts ont été délivrés aux membres de la place financière. Depuis, la communauté des entreprises CFC ne cesse de s'agrandir, réunissant des institutions financières, des services professionnels, des holdings et des sièges régionaux de multinationales, qui jouent tous un rôle clé dans le rayonnement actuel de CFC dans 50 pays africains. À l'heure actuelle, plus de 200 entreprises sont membres de CFC, parmi lesquelles de nombreux leaders internationaux présents dans le classement «Fortune 500». Africa 50, la plateforme d'investissements dédiés aux infrastructures africaines et filiale de la Banque africaine de développement (BAD), a été, d'ailleurs, l'une des premières institutions internationales à adhérer au projet. La consécration pour CFC est justement venue en 2014, lorsque ce fonds panafricain y a élu domicile. Casablanca Finance City se targue aujourd'hui d'être une place financière capable d'héberger et d'animer une communauté d'affaires à l'ambition continentale, et ce, en proposant un environnement des affaires aux standards internationaux et des opportunités d'interactions et de synergies. Une dimension internationale Dans ce sens, CFC a enchaîné les accords avec des places financières mondiales. Singapour, Luxembourg, Londres, Paris, Montréal, Busan, Astana, mais aussi Pékin, Frankfurt, Shanghai, Abu Dhabi, Toronto et Barcelone et tout récemment Bruxelles et Hong Kong composent le réseau de coopération internationale de CFC qui ne cesse de s'élargir. Faisant de son ouverture au continent un axe fort de son développement, CFC a également développé un nouvel axe de partenariats qui consiste en l'accompagnement des pays africains dans la création de leurs places financières, comme c'est le cas en Côte d'Ivoire, au Rwanda, au Nigéria ou encore au Djibouti. Pour l'équipe de CFC, l'émergence de ces places financières représente un atout et une opportunité pour le Maroc, plutôt qu'une menace. «Nous n'avons pas les mêmes ambitions et de toute façon, nous préférons être en concurrence avec les autres marchés européens qu'avec nos collègues du même continent», assure Ibrahimi. CFC est par ailleurs partenaire avec 19 centres de promotion des investissements africains, faisant ainsi office de relais pour les entreprises marocaines sur le continent. L'implication de CFC dans le rayonnement, l'attractivité et la compétitivité du Maroc et du continent a d'ailleurs propulsé la place financière au niveau des plus importants centres financiers internationaux. Depuis, la place casablancaise ne cesse d'œuvrer pour s'aligner sur les bonnes pratiques internationales. Elle a réussi à faire retirer le Maroc de la liste grise de la fiscalité de l'Union européenne. «Le Maroc a été assimilé à tort à un paradis fiscal, alors qu'il y avait seulement quelques pratiques dommageables à défaire», tient à préciser Said Ibrahimi. La place financière a en effet mené deux réformes importantes pour la refonte de son régime fiscal et l'adoption au Bulletin officiel du 1er octobre 2020 du décret-loi et de son décret d'application portant réorganisation de CFC, dans la perspective de supprimer toutes les caractéristiques susceptibles d'être considérées comme potentiellement dommageables par l'OCDE. Contenue dans les Lois de Finances 2020 et 2021, la réforme fiscale se caractérise concrètement par la mise en place d'un régime uniformisé avec un taux unique de 15% -sauf pour les banques et assurances/réassurance- (au lieu de trois taux différents dans l'ancien régime) applicable sans distinction aux activités à l'export et aux activités locales. Pour les anciens membres ayant obtenu le statut CFC avant le 1er janvier 2020, la période de transition pour passer au nouveau régime fiscal est fixée au 31 décembre 2022. Ainsi, à partir du 1er janvier 2023, il n'existera plus que le taux unique et simplifié de 15%. Tour CFC First. Près de 100% de taux d'occupation En plus des partenaires historiques de CFC présents dans la première tour de la place financière, un noyau d'entreprises qui regroupe 34 locataires et plus de 800 salariés s'y est installé dès 2019. Un nombre qui sera amené à augmenter puisque le statut CFC a été élargi à six nouvelles activités à savoir : les sociétés d'investissement, les OPC (Organismes de placement collectif), les CIF (Conseillers en investissement financier), les sociétés/plateformes de crowdfunding, les sociétés de négoce et les sièges régionaux pouvant facturer des biens et des services intra- et extra-groupe. D'autres immeubles devront bientôt voir le jour pour pouvoir contenir le nombre grandissant des entreprises intéressées par l'offre CFC.