«Casablanca Finance City est opérationnelle», selon Saïd Ibrahimi, CEO de Casa Finance City Authority. Il en veut pour preuve les 162 membres de la communauté ayant généré un chiffre d'affaires de 5,8 MMDH et une contribution fiscale de plus de 785 MDH à fin 2018. Une fois le bilan présenté, le patron de CFCA n'a pas manqué d'apporter une précision de taille: «CFC n'est pas un paradis fiscal...». Détails La place financière casablancaise prend finalement forme. La Tour CFC concrétise le regroupement physique de ses membres en accueillant ses premiers résidents. C'est ce qu'a expliqué le management de Casablanca Finance City (CFC) ce lundi 17 juin 2019 lors de la conférence présentant les temps forts ayant marqué 2018 et le premier semestre 2019. Ce sont ainsi quelques 25 entreprises ainsi que les autorités de régulation du secteur financier (notamment la Direction de la supervision bancaire de Bank Al-Maghrib et des représentations de l'Autorité marocaine du marché des capitaux et de l'Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale) qui ont pris place dans ce nouveau quartier d'affaires. «À fin juin 2019, nous atteindrons le tiers de notre taux de remplissage», souligne Saïd Ibrahimi, CEO de Casa Finance City Authority. La tour devra accueillir au mois de juillet les équipes de Bank Al-Maghrib qui y occuperont 4 étages. «Les autres locataires effectuent actuellement les travaux d'aménagement », ajoute Ibrahimi. Il rappelle d'ailleurs que la place financière est déjà opérationnelle. D'ailleurs, la communauté s'agrandit. Elle compte désormais pas moins de 184 membres, soit une hausse de 12% par rapport à fin 2018. Cette dernière vise un objectif de 250 membres avant fin 2020. Ayant comme vocation de devenir un hub financier régional, les entreprises ayant déjà obtenu le «statut CFC» confirment cette ambition. La majeure partie de ces sociétés membres couvrent pratiquement 46 pays du continent. À ce sujet, 42% de ces entreprises sont originaires d'Europe, 37% d'Afrique, 12% des Amériques, 4% d'Asie et 5% du Moyen-Orient. «Des entreprises de premier plan dédiées à l'Afrique ont récemment rejoint la place financière», souligne Manal Bernoussi, directrice stratégie, marketing & communication de CFC. Elle cite Orange dont le siège Middle East Africa a été déplacé à Casablanca, SAP, le leader allemand des progiciels de gestion, OLAM, le leader singapourien du négoce des produits alimentaires, qui ont tous deux établi leurs sièges régionaux dans la capitale économique. Ainsi que plusieurs fonds d'investissement dont le Africa 50, le Neo Themis et Amethis. Par catégorie, les entreprises CFC se répartissent entre les prestataires de services professionnels (34%), les entreprises financières (30%), les sièges régionaux de multinationales (27%) et les sociétés Holdings (9%). Cette communauté qui continue de se renforcer engrange un chiffre d'affaires de 5,8 MMDH à 2018, soit une progression de 52,2% par rapport à 2017. La contribution fiscale des sociétés membres a quant à elle connu une évolution de 47% entre 2017 et 2018. «Des résultats qui dénotent d'un certain dynamisme et d'une vraie emprise des entreprises qui continuent d'étendre leur zone d'influence et leur empreinte sur l'Afrique», commente Saïd Ibrahimi. Par ailleurs, d'autres précisions étaient au menu, notamment sur le fait que CFC soit apparenté à un paradis fiscal. Le discours d'Ibrahimi était clair. «CFC n'est pas un paradis fiscal». Pour lui, les entreprises étrangères qui s'installent à CFC ne le font plus par intérêt fiscal mais pour se positionner sur un hub régional qui présente de multiples atouts. «Le Maroc dispose d'une fiscalité quelconque comparée à celle de l'île Maurice, du Luxembourg, de Dublin, ou même de Dubaï», martèle Ibrahimi. Il est à noter que cette mise au point «nécessaire» selon Ibrahimi devait se faire suite à la pression que subit le Maroc de la part de l'Union européenne. Celle-ci pointe du doigt les avantages fiscaux à l'export dont profitent les zones franches ainsi que Casablanca Finance City. Une pression qui devrait pousser le Maroc à supprimer certaines mesures afin de quitter la «zone grise» relative à la classification des paradis fiscaux. Le Maroc peine à s'en défaire depuis quelques années à cause de son manque de conformité avec la réglementation européenne. Pourtant l'un des argumentaires de base reposait sur les avantages fiscaux proposés par le futur hub régional.