Les chauffeurs de petits taxis veulent augmenter leurs tarifs de manière unilatérale. Ils comptent imposer, à partir du 21 février, un tarif minimum de la course à 7 DH au lieu des 4 fixés par les autorités. Le tarif de nuit passera, quant à lui, de 7 DH à 10,5 DH. Les usagers protestent. Sans l'accord des autorités locales, les chauffeurs de taxi de la ville de Fès ont décidé, unilatéralement, d'augmenter leurs tarifs. Ils comptent imposer, à partir du 21 février, un tarif minimum de la course à 7 DH au lieu des 4 fixés par les autorités locales. Quant au « tarif de nuit » il passera de 7 à 10,5 DH. La coordination locale des petits taxis de Fès précise que cette décision intervient à la suite « des discussions et des réunions stériles, depuis deux ans, sans aboutir à des résultats positifs qui pourraient servir les intérêts du secteur et de ses professionnels ». Les professionnels du secteur avaient réclamé une hausse des tarifs afin de pouvoir faire face à la hausse du prix du gasoil. À défaut de trouver un accord avec les autorités locales, ils décident d'imposer leur loi. La plupart des chauffeurs estiment que les gains sont partagés de manière inéquitable entre le propriétaire de l'agrément, le propriétaire de la voiture et le chauffeur. « Le chauffeur est lésé puisque les agréments sont octroyés à des gens qui n'ont rien à voir avec le métier alors que certains d'entre eux comptent plus de vingt ans de carrière. Ce dernier peut rester au volant 12 heures d'affilée pour gagner une recette qui varie selon sa vitesse et les trajets qu'il fait », nous explique le président d'une association des chauffeurs de petits taxis à Fès, où on compte une quinzaine d'associations qui comptent adopter cette décision. De leur côté, les usagers s'insurgent contre ces pratiques et comptent lancer un mouvement de boycott contre les petits taxis. Ils dénoncent, par ailleurs, l'inertie des autorités censées réguler et contrôler cette activité. Plusieurs acteurs associatifs ont également condamné ces pratiques qu'ils considèrent comme illégales. Ils ont appelé les autorités de la ville pour les enjoindre d'assumer leurs responsabilités et de retirer cette décision unilatérale. Les responsables de la ville estiment que cette décision aurait des répercussions socioéconomiques sur la population. À cet égard, ils ont mis en garde les chauffeurs de taxi qui comptent augmenter les tarifs de subir les sanctions juridiques de la loi 104.12 sur la liberté des prix et la concurrence, qui sanctionnent les contrevenants aux décisions de l'Etat. Il faut rappeler que la demande des chauffeurs de taxi adressée au wali de la région est toujours à l'étude afin de mesurer les effets de cette décision sur le pouvoir d'achat des usagers. Mehdi Idrissi / Les Inspirations Eco