Les taximen de Casablanca ne supportent plus lenvolée des prix à la pompe. Ils ont déposé une demande, le 20 juin dernier, auprès du wali pour revoir la tarification des courses à la hausse, à linstar des bus et des grands taxis. Les tarifs navaient pas progressé depuis 1986. Mais, actuellement, aucune réponse ne leur a été communiquée. Les chauffeurs de taxis de la capitale économique ne rentrent plus dans leur frais. Lenvolée des prix à la pompe sest inévitablement répercutée sur leurs recettes quotidiennes. Leffet se fait plus sentir sur ces véhicules par rapport aux particuliers parce quils parcourent plusieurs centaines de kilomètres par jour. Laddition est par conséquent extrêmement salée. Quelle autre solution durable à cette hausse croissante des prix du carburant que de réévaluer les tarifs des courses de taxis ? Abdelkarim Cherkaoui, secrétaire général adjoint du syndicat affilié à la Confédération démocratique du travail, explique : « la situation difficile que vivent les chauffeurs de taxis nous a poussés à faire cette demande. Le prix du carburant sest littéralement envolé; les charges ont augmenté alors que les tarifs demeurent inchangés ». Le syndicat ne cherche aucunement à mettre la pression sur la Wilaya, mais veut ouvrir le dialogue et trouver un compromis à même de préserver les intérêt de toutes les parties, notamment les clients. Le syndicat a émis des propositions quil souhaiterait discuter avec les autorités de la ville. A commencer par le prix du départ fixé à 1,40 DH. Le syndicat espère le fixer à 1,80 DH voire 2 DH. Sensuit le tarif de la chute qui est de 20 centimes tous les 100 mètres. A ce niveau, le syndicat préconise deux solutions. Soit laugmenter de 10 centimes, soit 30 centimes chaque 100 mètres, sinon facturer chaque 70 m à 20 centimes. Lautre tarif que le syndicat souhaite voir à la hausse est le prix minimum de la course. « Si cest un seul client, le prix restera le même, mais au-delà dun, ce sera 7 DH. «Avec un seul client, le chauffeur peut prendre dautres passagers et pourra rentabiliser sa course, alors que ce nest pas le cas avec trois clients», explique Abdelkarim Cherkaoui. En attendant une réponse du wali Il rapporte que les chauffeurs de taxis ne peuvent pas supporter davantage cette forte augmentation du prix du carburant. Daprès lui, certains chauffeurs reviennent bredouilles de leurs courses puisquils assument toutes les charges (carburant et entretien). De plus, ils doivent remettre une recette quotidienne, 200 DH en général aux propriétaires des agréments. Et la situation risque dempirer. Cherkaoui a tiré la sonnette dalarme en indiquant que de plus en plus de chauffeurs vont se retrouver au chômage. Avec les 7.800 taxis que compte la capitale, cela promet. Si le syndicat na pas essayé de trouver un arrangement avec les propriétaires de taxis, cest queux-mêmes doivent assurer les taxis, 7.000 DH par an, et des fois eux-mêmes louent des agréments de particuliers entre 2.000 et 3.000 DH. Malgré toutes ces charges, les taximen nont jamais émis une demande de ce genre. Cherkaoui rappelle que les petits taxis sont restés inchangés depuis 1986. A lépoque, le litre de carburant ne coûtait que 2 DH. «Nous avons toujours pris sur nous-mêmes pour ménager le pourvoir dachat des clients, mais aujourdhui nous sommes dépassés par la flambée des prix du carburant. Mais, à ce jour, le syndicat na eu aucun écho de la Wilaya. Ni avis favorable ou défavorable. Nous voulons juste nous asseoir autour dune même table avec le Wali et les responsables de notre service pour discuter des modalités de cette révision des tarifs. Nous avons formulé des propositions et cest autour de la Wilaya de nous donner ses impressions pour quon trouve ensemble une issue à cette situation très difficile pour nous». Sinon, «nous enverrons une autre lettre au wali dans lespoir quil nous accueillera», explique Cherkaoui. Contacté à la Wilaya, le responsable du service des taxis est resté injoignable pour cause de réunions successives ( ). Le syndicat utilisera son droit de grève comme dernier recours si la Wilaya fait la sourde oreille à ses revendications.