À quoi jouent la CGEM et le gouvernement ? Entre l'extrémisme économique et l'amateurisme politique, on dirait que les deux parties ne savent plus laquelle des recettes fera «monter la sauce» et assurera le plus de buzz. Si sur le plan politique, il est clair que certains de nos partis, qu'ils soient dans la majorité ou dans l'opposition, tentent de baliser le terrain pour les prochaines élections, que dire de la CGEM ? Le pire qui puisse arriver au patronat est qu'il soit «politisé ». Il y a quelques mois, l'ex-président de la CGEM, Mohamed Horani, prévenait contre les tentatives de politisation dont faisait l'objet la Confédération. Eh bien aujourd'hui, nous y sommes ! Le scénario prédit semble se confirmer et de la pire des manières. Nous savons tous que le gouvernement a tenté de boucler le Budget de 2013 avec le minimum de dégâts possibles et que le projet de texte discuté actuellement au Parlement est loin d'être parfait, encore moins idéal. Néanmoins, ce qui est étonnant, c'est que le patronat se substitue aux syndicats et tente de «chauffer la salle». Les critiques ainsi formulées auraient pu être constructives si elles n'avaient pas été utilisées sur un ton polémique qui, vu le contexte, prend une tournure de confrontation stérile. Si l'on se fie aux déclarations des deux parties, gouvernement comme patronat, affirment ne jamais avoir eu cette intention. Qui donc gagnerait à instrumentaliser ce débat ? Quel intérêt y trouve-t-il ? C'est facile de tirer sur les médias sous prétexte qu'il s'agit de pain bénit car en ce moment, ce ne sont pas les sujets à polémique qui manquent. Si on voulait bien admettre qu'il s'agit vraiment d'un piège, comment le patronat a pu s'y faire prendre ?