Ça buzze de partout autour de l'emploi. On dirait que le Maroc s'est réveillé le 21 février et a découvert le pot aux roses. Depuis, c'est la chasse aux responsables, mais aussi et surtout la quête «désespérée» de mesures rapides, concrètes et innovantes. La CGEM avait réussi son effet d'annonce la semaine dernière en faisant sa sortie avec le pacte de l'emploi, mais les réactions ont été virulentes, pour accuser le patronat de faire de la littérature ou du recyclage. Le gouvernement compte sur le patronat pour corriger les ratages de l'enseignement, à travers la formation et le recrutement massifs. Et le patronat compte sur le gouvernement pour rectifier le tir et mieux adapter l'offre à la demande du marché de l'emploi. Dans ce match très chaud, les partis politiques semblent plutôt à l'aise sur le banc de touche. Occupés à remettre de l'ordre en interne et à colmater les brèches, nos hommes politiques font la sourde oreille et ne prennent pas de position ferme sur ce dossier. Du coup, pour renforcer cette image de «patriotisme patronal» vendue la semaine dernière, Horani et ses équipes reviennent à la charge, avec ce qu'ils appellent la «Déclaration du 1er mars». Historique ! Le document a une forte connotation politique, digne d'un parti de la majorité. Ce qu'il faut en retenir, c'est que l'emploi est désormais érigé en première priorité de la CGEM. La déclaration résume ensuite les grands axes du pacte de l'emploi, zoomant sur les propositions les plus «concrètes» de la feuille de route. Le patronat voudrait en faire «une plateforme de débat, dit-il. Mais un débat avec qui ? Tant que gouvernement, partis politiques et société civile ne s'approprient pas les mesures du patronat pour alimenter leurs propres feuilles de route, toutes les initiatives et les déclarations ne dépasseront malheureusement pas le stade du buzz.