La lune de miel entre la CGEM et le gouvernement serait-elle en train de virer au clash? En tout cas, les dernières sorties médiatiques et réunions de la patronne des patrons avec des chefs de file syndicaux auraient été mal vues du côté du gouvernement. Les critiques formulées par certains membres du conseil d'administration à l'égard du PLF 2013, ont même été qualifiées «d'insolentes» par des parlementaires de la majorité. À quoi rime cette ambiance malsaine? La question se pose avec acuité, surtout que les deux parties n'ont pas tort! L'Exécutif est étonné du «nouveau» ton adopté par la CGEM, qui pendant longtemps refusait de s'opposer au gouvernement, même quand la loi de finances n'était pas à son goût. Le patronat, lui, est convaincu qu'avec les droits que lui confère la nouvelle Consitution, c'est le moment de hausser le ton et de mieux défendre ses intérêts. Il s'agit d'un débat stérile, quand les deux parties sont appelées à collaborer dans une démarche constructive et citoyenne, même si elles ne sont pas d'accord sur toute la ligne. Bien qu'il ne soit pas idéal, le projet de loi de finances dans sa mouture actuelle, accorde à l'entreprise des avantages indéniables en matière de fiscalité et la CGEM doit le reconnaître. Toutefois, cela n'empêche pas que le patronat est tout à fait dans son rôle quand il demande plus, surtout en matière de fiscalité. Pour sa part, le gouvernement doit en finir avec la «complotite». Les deux parties doivent trouver le moyen de communiquer positivement. Il n'y aurait qu'à s'inspirer des pays voisins. Le dialogue social en sortirait gagnant.