À l'instar du tourisme, de l'agriculture, ou encore de l'industrie, le secteur du textile se dote de sa «Vision». Cette feuille de route, devant baliser le chemin pour les professionnels nationaux du textile et de l'habillement, est destinée à échelonner la stratégie du secteur sur les treize prochaines années. La «Vision 2025 nous permettra de savoir où l'on va car jusqu'à présent, il nous manquait une vision, une stratégie globale», précise Mostapha Sajid, président de l'Association marocaine des industries du textile et de l'habillement (AMITH). Ce programme devrait baliser le chemin aux professionnels afin de leur donner une plus grande visibilité sur les évolutions de leur secteur. Le contenu, ainsi que les grandes orientations de cette feuille de route sont en phase de préparation. L'étude doit non seulement indiquer la voie à suivre pour maintenir la compétitivité du textile marocain, mais elle identifiera aussi les difficultés auxquelles sont confrontés les industriels nationaux. «Elle s'intéresse en même temps au développement du secteur sur le plan local et international», ajoute le président de l'AMITH. Cette «Vision 2025» sera fin prête avant la fin 2012 et servira de référence lors des négociations entre le gouvernement et les professionnels, confrontés à certaines difficultés qui affectent la bonne santé de leur secteur, dont la concurrence étrangère. En effet, celle-ci est de plus en plus rude sur le marché international, mais aussi local. Alors que le chiffre d'affaires des industriels nationaux s'établit à 30 MMDH par an, celui réalisé à travers les importations de produits étrangers avoisine les 40 MMDH. À l'étranger, les productions chinoises et turques continuent également de disputer le terrain au textile marocain, sans parler de la crise économique qui réduit le rendement sur le marché européen, principal débouché pour l'industrie nationale. La demande en provenance des pays européens est en baisse, mais les chiffres restent au même niveau que ceux de 2011 à la même période. Durant les 9 premiers mois de 2012, la valeur des exportations marocaines s'est limitée à 22,6 MMDH, ce qui fait dire au président de l'AMITH que l'industrie nationale du textile tire son épingle du jeu. Malgré toutes ces circonstances défavorables, «nous restons compétitifs», assure Mostapha Sajid. «Les opportunités sont certaines et confirmées», indique-t-il. Réactivité et flexibilité sont les principaux atouts des professionnels marocains qui souhaitent étendre leur présence sur le sol européen, où ils ne détiennent que 3% des parts de marché. L'Allemagne et l'Italie sont notamment en ligne de mire. En outre, l'industrie marocaine compte également se positionner sur les petits marchés délaissés par le géant chinois, de plus en plus tourné vers les marchés de ses voisins asiatiques. Néanmoins, à l'AMITH, le premier objectif est surtout de faire face à l'inondation du marché national par les produits concurrents et de gagner la bataille de l'intérieur.