C'est un «double test» qu'avait à passer Nizar Baraka, mercredi dernier. Après la présentation du projet de loi de finances sous la coupole, le ministre de l'Economie et des finances défendait les orientations générales du budget 2013 avec la même fermeté affichée quelques heures auparavant. L'occasion pour l'argentier du pays de réitérer son appel à la «majorité et l'opposition à s'investir» dans les chantiers nationaux urgents et cela, en dépit des marges de manœuvres réduites qu'offrent les finances publiques. «Trois nouveaux rapports qui n'ont jamais été présentés seront délivrés aux députés durant l'examen du budget», a tenu à insister, dans le même registre, le 2e homme au sein du département des Finances, Idriss Al Azami Idrissi , en l'occurrence les rapports sur les ressources humaines, la compensation et la dette publique. Après l'exposé devant les députés, c'est au niveau de la Commission des finances que les travaux seront focalisés, dans les prochains jours, avec un premier débat sur la 1ère partie du budget relative aux recettes estimées à 345 MMDH. «Nous avons tenu à ce que le projet soit un autre pas dans l'exécution du programme du gouvernement, avec le lancement d'une nouvelle génération des réformes qui vont mettre sur les rails les principes de la bonne gouvernance et de la gestion transparente», a tenu à rappeler Baraka dont le projet a été taxé d'être en net décalage avec le programme du gouvernement. «Vous avez constaté que notre cadre de référence qui a servi à l'activation de ces réformes dépasse la logique de la gestions budgétaire, pour mettre en place une nouvelle logique qui garantit la souveraineté en matière de prise des décisions», a répliqué le ministre istiqlalien notamment en guise de réponses aux critiques du groupe du RNI. Le président du groupe des députés RNI, Rachid Talbi Alami, estime à ce titre que «le gouvernement a une nouvelle fois raté le rendez-vous. Il n' y a aucun dossier de la réforme qui a été soulevé par le projet du budget». Le ministre des Finances a tenté également de s'inscrire en ligne avec les interrogations soulevées par les partis de l'opposition en ce qui concerne la baisse des prévisions relatives au taux de croissance. «Il faut savoir que la moyenne de 5,5% est la moyenne annuelle prévisionnelle pour la période allant jusqu'à 2016», a affirmé l'argentier du pays, tentant en même temps de recadrer plusieurs remarques de l'opposition, qui voyaient dans les prévisions formulées lors de la présentation du programme une nette trace de la surenchère politique. Pour être plus efficace, le gouvernement compte surtout se focaliser sur le soutien aux agriculteurs, le ministre a promis que le gouvernement mettra le paquet pour le reste de l'année afin d'établir «un état des lieux ciblé et la mise en place de programmes intégrés pour le soutien des petits agriculteurs».