Profiter des Technologies de l'information (IT) pour satisfaire les citoyens. C'est la nouvelle vision du gouvernement, qui n'entend apparemment plus accuser de retard sur ce créneau. Pour Abdelaâdim El Guerrouj, ministre de la Fonction publique et de la modernisation de l'administration : «Il n'y a nul doute sur la capacité à faire des Technologies de l'information un véritable levier de changement afin d'améliorer l'accès au service public et de lutter contre la corruption». Ce qui justifie le lancement de plusieurs chantiers au niveau des différents départements ministériels, à travers la stratégie de modernisation de la fonction publique. Celle-ci repose essentiellement sur trois piliers, à savoir, «le reengineering des process», une «organisation moderne» et la «valorisation du capital humain». Depuis son lancement en début 2012, plusieurs projets ont vu le jour. À commencer par la simplification des procédures. Au total, fait-on savoir au niveau du département d'Abdelaâdim El Guerrouj, 100 procédures sont concernées : 70 touchent directement le citoyen et 30 sont en rapport avec les entreprises. Performance L'objectif à terme est d'en dématérialiser 20. De son côté, le portail «servicepublic.ma», qui sera bientôt accessible via les smartphones, a permis de faciliter l'accès à 720 services administratifs de base. «L'étape future consisterait à transformer ce portail, dédié au recrutement aux emplois publics, en un guichet fédérateur des services en ligne de l'administration. 500 téléservices orientés vers le citoyen et l'entreprise y seront référencés». Autre chantier important prévu à l'avenir, l'accompagnement des administrations publiques dans le processus de dématérialisation partielle ou totale des procédures. Une étude sera également lancée pour la mise en place d'une «stratégie de développement des centres d'appels publics». Ces actions prévues par le ministère de la Fonction publique et de la modernisation de l'administration sont combinées à celles entreprises par le département de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies, dans le cadre du «gouvernement transversal». Un «acquis indéniable qu'il s'agit maintenant de renforcer pour en améliorer l'efficacité», confie Mounia Boucetta, secrétaire générale du département dirigé par Abdelkader Aâmara. À ce niveau, on se félicite de «la performance» du Maroc dans le dernier rapport «UN E-Gov Survey». En effet, le royaume y a fait un grand bond en avant en gagnant 48 places par rapport à 2010. À présent, l'objectif est d'améliorer ce classement lors de la publication du prochain rapport prévu en 2014. Point de vue Mounia Boucetta, S.G. du ministère de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies. Grâce à l'implication combinée des acteurs des secteurs public et privé, nous avons enregistré des progrès importants dans la réalisation du programme e-gouvernement, érigé depuis 2009 en priorité stratégique de «Maroc Numeric 2013». Le cap doit être maintenu et orienté désormais, en fonction des retours d'expérience que nous ferons ensemble à l'occasion du bilan d'étape prévu courant 2013. Il est clair que nous avançons dans le bon sens, mais il y a un besoin réel pour développer plus de coordination et d'échange d'informations et de documents entre les départements ministériels et les établissements publics. Le regard que nous devons porter sur l'e-gouvernement aujourd'hui devrait aller au-delà de la simplification et de la dématérialisation des procédures administratives, qui sont un pré-requis, mais aborder tous les usages offerts par les TI susceptibles d'améliorer la gouvernance globale et le service fourni au citoyen. Nous serons donc particulièrement attentifs aux livrables de ce 3e Forum des centraliens, qui a le mérite de poser le débat. Concernant l'open data, il faut rappeler que le Maroc est parmi les premiers pays en Afrique à avoir mis en place un portail open data (www.data.gov.ma).