«Jaguar est un des membres fondateurs du segment des voitures de sport avec une lignée sportive riche remontant à plus de 75 ans. Avec la F-Type, nous avons rallumé cette flamme». À elle seule, cette phrase signée par le patron de Jaguar, Adrian Hallmark, résume toute la philosophie de la F-Type. En effet, celle-ci n'incarne pas qu'une digne descendante de l'inoubliable Type E. Elle perpétue aussi la tradition sportive originelle même de la marque au félin, puisque durant les années 30 le roadster SS100 brillait autant dans les concours d'élégance que sur les circuits de vitesse. Puis, quelques années plus tard, son successeur, la XK120, alors capable de rouler à 201 km/h, dictait sa loi dans les courses d'endurance comme les 24H du Mans. C'est dire toute la légitimité sportive et historique de Jaguar. La nouvelle F-Type a donc une âme et un pedigree, avant même de rouler des mécaniques. Taillée à la serpe Plus courte que le cabriolet XK, la F-Type s'en distingue aussi par un langage stylistique différent. Même si le visage n'est pas le même, il sera à l'image des autres Jag', immédiatement reconnaissable dans un rétroviseur et pour cause, la F-Type arbore un regard très expressif, marqué par une calandre béante sertie de chrome et à fond noir, un bouclier aéré par des ouvertures latérales dites en «branchies de requin» et des phares quasi-verticaux, intégrant une fine bande de LED profilée en forme de boomerang. Le profil n'est pas en reste, avec un pare-brise fortement incliné, des porte-à-faux courts et une ceinture de caisse rebondie au niveau des passages de roues arrière. Ce dernier aspect souligne l'aspect bodybuildé de l'engin. Idem pour les lignes d'échappement qui s'achèvent soit par deux sorties (centrales), soit quatre sur les côtés. La poupe reçoit de larges feux affinés qui débordent sur les côtés et un aileron aérodynamique déployable à haute vitesse. Enfin, constitué d'une toile multicouches, la capote se replie et se déploie en seulement 12 secondes, via une commande entièrement électrique et jusqu'à une vitesse de 45km/h. Un cocon très sportif Long de 4,47 mètres, ce roadster est beaucoup moins compact que d'autres, comme le MX-5 de Mazda. Pour autant, il abrite un habitacle (à deux places) des plus cocooning. Ceci même si la console centrale n'est heureusement pas très envahissante. S'agissant de la présentation intérieure, le constructeur insiste sur «l'utilisation d'habillages différents entre les deux côtés de l'habitacle, le côté conducteur bénéficiant d'une finition plus technique». Des propos étayés par des détails qui ne trompent pas, à l'image de la poignée de maintien qui descend le long de la console centrale, mais seulement côté passager. On remarque aussi un volant en Alcantara (pour plus de grip), le levier de vitesses joystick et le compte-tours avec une zone rouge graduée dès les 7.000 tr/min, ou encore des palettes au volant, qui sont d'ailleurs dorées à l'instar du bouton Start et de la commande Sport affichant un drapeau à damier. Malgré le recours à l'aluminium, l'engin flirte avec les 1.600 kg. Rien de pénalisant puisque sous le capot, il n'y a que du beau linge. Elle ne fait pas dans la dentelle Techniquement, tous les ingrédients d'une authentique sportive sont là : roues arrière motrices, bonne répartition des masses et châssis sport surbaissé. En outre, et par rapport au surpuissant XKR-S, le nouveau roadster affiche même une rigidité torsionnelle 10% plus élevée ! Logique puisque la F-Type ne jure que par de puissants blocs tous suralimentés et associés à la boîte auto 8 vitesses. Au programme : le 3,0 l V6 en deux versions 340 ch (F-Type) et 380 ch (F-Type S), ainsi que le 5,0 l V8 de 495 ch (F-Type V8 S), qui est capable de performances époustouflantes (0 à 100 km/h en 4,3 sec et vitesse maxi de 300 km/h). Achevant ce bon pedigree, des artifices électroniques ne sont pas de trop sur un bolide de ce type. C'est le cas du «Dynamic Launch ready» (démarrage dynamique), de l'«Active Exhaust» (échappement à sonorité accentuée) ou encore, du «Corner Recognition» (système qui reconnaît quand la voiture négocie un virage). De quoi garantir de belles sensations de conduite, mais cela pas avant le printemps prochain. Enfin, au Maroc les prix devraient aller d'environ 800.000 à 1.350.000 DH. Les roadsters allemands, Porsche Boxster inclus, n'auront qu'à bien se tenir. Version PDF