Le bureau de la 1re Chambre s'est réuni quatre fois depuis le début de ce mois, afin que les présidents des groupes parlementaires puissent se concerter sur les aspects urgents, liés à la reprise des travaux parlementaires. Les relations entre l'instance législative et le gouvernement restent parmi les grands sujets de désaccord entre l'instance législative et le gouvernement, notamment du côté des partis de l'opposition qui ont souvent fustigé la méconnaissance du statut avancé qui leur a été accordé par le règlement intérieur. Au total, 24 projets de lois émanant du gouvernement ont été validés par le Parlement, contre une seule proposition de loi venant des députés. Un indicateur qui montre que les parlementaires évacuent encore le terrain législatif. C'est pourtant la loi de finances 2013 qui devra focaliser l'attention des députés durant le démarrage de la session d'automne. Le projet devra être déposé au Parlement, au plus tard 8 jours après l'ouverture de la session, sans que les nouvelles attributions des députés pour la discussion du Budget ne soient encore activées. Concernant le contrôle, le département de Lahbib Choubani aura à gérer la lourde tâche d'améliorer les indicateurs encore faibles par rapport au degré de réactivité du gouvernement. Une instance ministérielle a été mise en place pour assurer le suivi et abaisser le taux des questions encore sans réponses. Les chiffres de la rentrée parlementaire montrent en effet que sur les 740 questions posées, 291 ont eu des réponses dans les délais, au moment où le motus du gouvernement est observé sur plusieurs questions sensibles. Conscients des enjeux de ce problème, les partis de la majorité ont établi un rapport dans lequel des recommandations pourraient être testées, essentiellement pour améliorer le rendement des 8 commissions parlementaires, parallèlement au renforcement de la cadence des visites de terrain, qui ont été effectuées au sein des entreprises publiques. La majorité compte également tirer son épingle du jeu en accélérant l'examen des lois programmées. Un souci qui s'ajoute à la délicate mission de coordonner l'action des deux Chambres. Pour sa part, l'opposition réclame l'activation de plusieurs mesures constitutionnelles non encore activées par le gouvernement. Au sein de la 1re Chambre essentiellement, «les groupes de l'opposition ne se sentent pas du tout à l'aise. Plusieurs obstacles s'avèrent de plus en plus insurmontables. De manière globale, le gouvernement contrôle l'opposition et le Parlement», déplore un député de l'opposition, qui ajoute qu'«il y a des lois organiques dont personne n'a parlé jusqu'à présent et que celles traçant le statut de l'opposition ou celles relatives à la mise en place des commissions d'enquêtes, n'ont pas été jusqu'à présent abordées. Ceci, sans oublier que plusieurs commissions chôment pratiquement depuis le début de la session», note-t-il. Les partis de l'opposition demandent également à ce que le plan législatif du gouvernement puisse être dévoilé durant ce démarrage de session. La non-adoption de la nouvelle loi organique de finances animera, elle aussi, cette rentrée à l'occasion de l'examen du Budget 2013, avec un flou qui plane toujours sur la nature du droit d'information de l'opposition, ainsi que sur les documents et les données nécessaires qui doivent lui être remis lors de l'examen des budgets sectoriels et de ceux des établissements publics. La diplomatie parallèle La casquette diplomatique des députés n'est plus une revendication, mais l'une des nouvelles et délicates missions qui vont incomber aux députés durant cette session d'automne. Le dossier du Sahara sera l'enjeu central de l'action diplomatique des deux Chambres. Pour les rapports avec l'UE, les deux chambres marocaines ont choisi la période des vacances parlementaires pour entamer la vitesse de croisière, pour être près des enjeux de la diplomatie marocaine durant l'année 2013, au cours de laquelle le Maroc sera encore membre non permanent du Conseil de sécurité. Karim Ghellab et Mohamed Cheikh Biadillah tenteront donc de coordonner leurs actions en vue de bien préparer le 5e round de la Commission parlementaire mixte Maroc-UE. Cette commission, qui se réunit deux fois par an, respectivement au Parlement européen et au Parlement marocain, a été mise en place en mai 2010 à Bruxelles, en application des dispositions du Statut avancé et devra actuellement plus s'orienter vers la mise en œuvre des bases du partenariat stratégique voulu par le Maroc.