Déjà malmenée par l'importation massive de produits finis, la sidérurgie marocaine est heurtée de plein fouet par les effets de la crise sanitaire et la baisse de la demande. Sonasid en fait les frais et accuse une baisse de son chiffre d'affaires de 34% au premier semestre 2020. Sonasid accuse le coup de la crise sanitaire. En effet, le producteur marocain de ronds-à-béton et fils machine destinés aux bâtiment et travaux publics (BTP) et à l'industrie enregistre une baisse de ses résultats financiers au titre du premier semestre 2020. Une performance négative qui s'explique par l'important recul qu'a connu le secteur de la construction au Maroc au cours du premier semestre en raison de l'avènement de l'état d'urgence sanitaire. C'est ainsi une dégringolade de 34% qui est constatée sur la rubrique du chiffre d'affaires à fin juin dernier, comparativement à la même période de 2019. Ceci correspond, selon l'opérateur, à près de 1,18 MMDH. Performances en baisse Les volumes des ventes de Sonasid ont affiché un repli de 27%. Les performances financières de l'opérateur ont également pâti de l'effet défavorable des prix. Bien que cette contraction du chiffre d'affaires ait eu une incidence importante sur les résultats au 30 juin 2020, Sonasid affiche sa confiance quant à la reprise de son activité. En effet, l'opérateur observe des signes de reprise de ses ventes depuis juin dernier et ce, grâce au retour progressif de la demande après trois mois de ralentissement net du marché de la construction. L'opérateur explique dans ce sens que ses performances enregistrées à fin juin «confirment le renforcement des fondamentaux opérationnels de Sonasid, malgré la baisse des volumes de production». Les investissements de l'entreprise ont eux aussi été influencés par la crise sanitaire, la valeur de ces derniers s'élevant à 6 MDH contre 15 MDH à fin juin 2019. Ce repli s'explique par «les conditions sanitaires du deuxième trimestre ayant conduit au report des investissements initialement programmés». À noter que la crise de la Covid-19 n'a fait qu'aggraver la situation de l'industrie sidérurgique nationale, sous pression depuis plusieurs années déjà. En effet, il est à rappeler que la demande nationale était déjà faible avec un marché de la construction en berne depuis plusieurs années. De plus, les producteurs sidérurgiques nationaux sont confrontés à la concurrence inhérente à l'importation massive de produits finis. Bien que la clause de sauvegarde du secteur de la sidérurgie, valide jusqu'en 2021, permette de taxer les produits importés à hauteur de 50 euros la tonne, soit une taxe de 10% de la valeur du produit importé, le quota d'importation non soumis à cette taxe augmente lui aussi de 10% chaque année selon les observations des opérateurs. De ce fait, les performances commerciales des opérateurs locaux restent affectées, ceux-ci étant fortement concurrencés par les industriels étrangers. Quoi qu'il en soit, Sonasid entend maintenir ses investissements en s'appuyant sur l'accompagnement de son principal actionnaire, ArcelorMittal. Dans ce sens, l'opérateur affirme dans sa communication financière que «les équipes de Sonasid restent fortement mobilisées pour soutenir la reprise de l'activité et poursuivre l'exécution des priorités stratégiques de l'entreprise, avec une attention particulière portée au renforcement de la compétitivité et au développement commercial». SANAE RAQUI / Les Inspirations ECO