Un accord agricole désormais en vigueur, une offre encore trop diversifiée et des dysfonctionnements dans la gestion de la production des fruits et légumes sont aujourd'hui autant d'éléments qui poussent les professionnels du secteur à penser à une nouvelle alliance. Ces derniers ont décidé de la création d'une confédération des fruits et légumes. Celle-ci devrait naître dans les prochains mois, du rapprochement entre cinq fédérations représentant les deux filières et découlerait, selon les responsables, d'une «volonté de voir les opérateurs s'unifier autour des mêmes objectifs, axés sur la réussite du Plan Maroc vert, la consolidation des acquis de cette filière ainsi que sa relance économique et sociale». Parmi les cinq organisations qui devraient adhérer à ce projet, la confédération devra compter sur la participation de Maroc Citrus (Fédération interprofessionnelle marocaine des agrumes), la Fédam (Fédération de développement de l'arboriculture au Maroc), la FIFEL (Fédération interprofessionnelle marocaine de production et d'exportation des fruits et légumes), la Fimadattes (Fédération interprofessionnelle marocaine des dattes) et l'Interprolive (Fédération interprofessionnelle marocaine de l'olive). Plus concrètement, cette initiative vise à assurer une meilleure implication des professionnels dans la prise de décisions à caractère stratégique. Derrière cette volonté se cache en réalité une nécessité de résoudre un certain nombre de dysfonctionnements qui sévissent dans le secteur et qui seraient à l'origine des complications subies par les opérateurs à tous les niveaux, prenant par là un caractère structurel et non conjoncturel. À l'origine de ce projet, et après analyse de la situation et des débats sur la manière de consolider les acquis de la filière des fruits et légumes, la FIFEL propose aujourd'hui aux différentes fédérations du secteur de travailler sur un projet de création d'une «Confédération marocaine des fruits et légumes» et dans un deuxième temps la formation de «L'Union des confédérations interprofessionnelles», ceci conformément à la loi sur les interprofessions agricoles. Nouvelle orientation Interrogé sur la question Omar Mounir, directeur de l'APEFEL, évoque «un travail de longue haleine qui devrait mobiliser toutes les parties prenantes à ce projet». Plus concrètement, chaque fédération devra mener un travail de mise à jour. Toujours selon le directeur de l'APEFEL, le secteur reste «le plus lésé au niveau législatif et en termes d'infrastructures, demeurant par là largement tributaire de la pluviométrie». Dans les faits, cette question renvoie à la gestion de ce secteur par le ministère de l'Agriculture, qui comme le soulignent les professionnels : «bien qu'il ne ménage pas ses efforts pour mener des chantiers structurants et améliorer l'environnement dans lequel évolue l'agriculture en général et la filière en particulier, il ne parvient pas à solutionner tous les problèmes». D'un autre côté, rattrapé par les nouveaux enjeux que représente aujourd'hui l'entrée en vigueur de l'accord agricole avec le partenaire européen et notamment la nécessité de présenter une offre marocaine unifiée, le secteur devra effectuer un réel travail de mise à niveau pour pouvoir répondre aux engagements pris avec l'Union européenne, lequel devra s'effectuer entre la tutelle et les professionnels engagés à participer activement à ce processus, comme en témoigne ce nouveau projet de confédération. Le secteur se dirige donc vers un nouveau modèle de gestion plus structuré pour s'ériger en véritable force de proposition. En attendant la concrétisation de ce projet, des propositions sont d'ores et déjà faites, à savoir l'ouverture d'un dialogue responsable avec les départements concernés, notamment avec le ministère de l'Emploi et de la formation professionnelle et le ministère de l'Agriculture et de la pêche maritime, sur la saisonnalité dans le secteur agricole qui procure plus de 60 millions de journées de travail au milieu rural, ainsi que la mise en place d'une relation «sereine» avec la CNSS.