Les cours des produits alimentaires se refusent à la détente. Après deux mois de stabilité depuis la dernière flambée, en juillet dernier, la FAO est ressortie hier avec une nouvelle alerte mensuelle, qui maintient davantage la pression sur les grands pays importateurs des différentes denrées alimentaires concernées par cette nouvelle hausse des prix, à l'image du royaume. L'indice des prix publié mensuellement par l'organisme international a en effet sensiblement évolué à la hausse à 1,4% de plus que celui relevé à la fin du mois d'août. Ce regain de progression a été principalement impulsé, selon les actualisations de la FAO, par «un raffermissement des prix des produits carnés et laitiers et par la hausse - plus modeste - des cours des céréales». L'indice FAO du prix des céréales s'est en effet fixé à 263 points en moyenne à fin septembre, soit à 1% de plus qu'en août, les augmentations du prix du blé et du riz ayant compensé la baisse du maïs. Cependant, même maîtrisés, il faut savoir que les cours des céréales sont toujours plus élevés cette année sur le marché international, en comparaison à la même période en 2011. L'indice dépasse ainsi de 7% son niveau relevé un an auparavant, mais reste à 4% en dessous du niveau record de 274 points enregistré en avril 2008. Selon la FAO, «au cours des derniers mois, la contraction des disponibilités de maïs exportables et les prix élevés ont créé des tensions sur les marchés des céréales et le resserrement des disponibilités de blé est également devenu préoccupant». Au Maroc, cette situation s'est traduite par une réticence généralisée auprès des opérateurs importateurs, à recourir au marché international pour assurer l'approvisionnement du pays. Face, toutefois, à des récoltes nationales en baisse au sortir de la dernière campagne agricole, le ministère de l'Agriculture et de la pêche maritime vient récemment, d'ailleurs, de décider la reconduction de la suspension de la taxe d'importation sur le blé tendre, sur la période allant du 1er octobre au 31 décembre 2012. Selon le communiqué annonçant cette mesure, elle a été prise «pour garantir l'approvisionnement régulier du marché intérieur en blé tendre». Tendances «sucrées» Quant aux autres produits alimentaires accusant une hausse des prix sur le marché international - la viande rouge et les produits laitiers - les variations mensuelles de l'indice FAO des prix, à fin septembre, sont respectivement de 2,1 et de 7%. Les volailles quant à elles, grandes consommatrices de céréales, ont vu nettement leur prix augmenter de 6%. La stabilité a par contre été au rendez-vous pour la filière de la viande rouge. Concernant les produits laitiers, l'indice s'est en effet fixé à 188 points en septembre, «ce qui représente la plus forte hausse mensuelle depuis janvier 2011», selon la FAO. L'organisme précise que les cinq produits laitiers étudiés ont tous connu des hausses de prix, en particulier le lait écrémé en poudre et la caséine, qui ont tous deux connu une forte progression de 12%. À côté, le sucre poursuit sa dégringolade (4,2% de son indice mensuel des prix). Cette chute des cours du sucre est expliquée par «une meilleure récolte de canne à sucre au Brésil, principal exportateur mondial de sucre et par une amélioration des perspectives de récolte dans certaines régions de production importantes, comme l'Inde, la Chine et la Thaïlande», selon l'organisme international.