La presse ibérique s'est attardée, dans les éditions de mercredi, sur le particularisme de la 10e rencontre de haut niveau entre le Maroc et l'Espagne, une réunion célébrée sous le signe de la consolidation de la coopération économique. Pour le quotidien conservateur Abc, le Maroc et l'Espagne ont mis de côté les divergences politiques pour s'entraider en ce moment de crise. «La tenue d'un sommet économique entre le patronat espagnol et son homologue marocain démontre cette nécessité de mettre en place de nouvelles opportunités économiques», soulignent ainsi les journalistes d'Abc. «Les Espagnols tentent de s'introduire sur le marché du voisin maghrébin qui s'est converti, et ceci malgré l'insécurité judiciaire, en une bonne alternative», estime le quotidien de droite. Abc n'a pas manqué de préciser que la rencontre sera l'occasion pour Mariano Rajoy de redorer l'image de sa formation politique au Maroc, et mettre fin, sous nos latitudes, à cette crise de confiance envers le PP. Sous le titre, «la bonne vague économique éloigne les gros nuages politiques», le quotidien madrilène El Pais estime que le dynamisme des relations économiques et commerciales a relégué au second plan les crispations politiques. «Les frictions de nature politique ont été tuées dans l'œuf grâce à la floraison des affaires entre les deux rives», juge le quotidien. Et ce support de presse d'estimer que la destination Maroc est l'un des «rares fronts économiques où l'Espagne rencontre le succès». De sa part, la Moncloa, siège de la primature espagnole, a rendu public un communiqué à cette occasion, pour insister sur le «bon moment» qui a caractérisé les relations entre les deux gouvernements. Pour la primature espagnole, la 10e réunion de haut niveau a été «une occasion propice pour faire le bilan,consolider les acquis et jeter les bases d'une nouvelle étape». La présidence du gouvernement espagnol n'a pas manqué de mettre l'accent sur la singularité de cette rencontre, laquelle coïncide avec le 21e anniversaire de la signature du traité d'amitié, de bon voisinage et de coopération. Grâce à ce pacte, signé durant le mandat du gouvernement socialiste dirigé par Felipe Gonzalez, ces rencontres de haut niveau étaient institutionnalisées. La Moncloa a souligné que la réunion de Rabat devrait marquer le début d'une nouvelle étape dans les relations bilatérales et permettra d'institutionnaliser «un dialogue politique renforcé, un nouveau partenariat économique et une coopération culturelle, sociale et humaine».