Dans le système de la gestion déléguée au Maroc, en l'occurrence dans le secteur de l'environnement, tout n'est certes pas toujours rose pour le business des opérateurs qui s'y sont sont engagés. Entre l'obligation de respect des cahiers des charges, les déficits financiers et la pression des autorités délégantes, ces derniers se retrouvent généralement très vite entre le marteau et l'enclume, tout en se résignant à une continuité des efforts d'investissement. Cette description conviendrait sans doute à Veolia Environnement Maroc, à travers les activités de ses filiales entre 2002 et 2011. Redal, qui gère la distribution d'électricité et d'eau potable, ainsi que l'assainissement de la capitale administrative, vient en effet de boucler des chiffres en nette amélioration sur cette même période. Les taux de desserte des réseaux électriques, d'eau potable et d'assainissement de la ville sont un de ces indicateurs de performance qui ne mentent pas. Pour la ressource énergétique, le taux de desserte a ainsi enregistré une progression de 31,3 points, puisqu'il est passé de 67,53 % en 2002 à 98,80 % en 2011, ce qui représente une augmentation de la population desservie de presque 650.000 habitants supplémentaires. Selon le management du groupe, «cette forte progression du taux de desserte est le fruit de la réalisation de travaux d'extension, de renforcement de réseaux et d'accompagnement des opérations de restructuration de quartiers engagées par les collectivités locales». La distribution de l'eau potable a également connu les mêmes avancées. Le taux de desserte est passé de 81,34% à 95,96% entre 2002 et 2011, soit une augmentation de presque 15 points, correspondant à environ 580.000 habitants branchés supplémentaires. L'amélioration du taux de desserte tient, pour beaucoup, à la politique volontariste conduite par Redal et l'autorité délégante, en matière de réalisation de branchements sociaux. L'assainissement liquide ferme la marche des améliorations notées, avec, là aussi, un taux de desserte en évolution de 74,5% en 2002 à 89,82% en 2011, soit une augmentation de 15 points correspondant à environ 570.000 habitants supplémentaires bénéficiant désormais du service d'assainissement. Amendis Tanger, tout un plan pour assainir la ville À plusieurs dizaines de kilomètres de là, Amendis Tanger est également sur une dynamique d'évolution de ses opérations d'investissement depuis 2002. Pour le volet assainissement, par exemple, l'enseigne a déployé un programme annuel de maintenance préventive et curative des réseaux d'assainissement de la ville. Ainsi, les linéaires curés au titre des eaux usées et pluviales ont atteint en moyenne 55,4 km par an, avec une pointe à 80,7 kilomètres en 2011. En matière d'investissement, Amendis Tanger a procédé depuis 2002 aux renouvellements ainsi qu'aux renforcements et extensions des réseaux de collecte et à la mise en place d'ouvrages de collecte des eaux pluviales, tels que la construction du bassin de rétention Ouarda, d'une capacité de 13.000 m3. Sur le volet de la distribution d'eau potable, Amendis Tanger a construit plusieurs réservoirs pour atteindre à fin 2011, 28 réservoirs. Cette opération vise à accompagner la croissance démographique de la ville et à sécuriser l'alimentation en eau potable sur son périmètre de gestion déléguée. De plus, entre 2002 et 2011, le taux de desserte de la population tangéroise en eau potable est passé de 72,75 % à 93 %, soit une augmentation correspondant à environ 340.000 habitants branchés supplémentaires. Pour le réseau électrique, la filiale tangéroise de Veolia Environnement Maroc a eu pour objectif, durant ces 10 ans, de garantir les conditions de sécurité d'approvisionnement en électricité, conformément aux standards internationaux. La mise en service, à a fin de cette année, du nouveau poste source de Harrarine permettra d'améliorer davantage la réserve de sécurité pour l'exploitation du réseau. Le taux de desserte d'électricité est passé de 79,13 % en 2002 à 98,4 % en 2011, ce qui représente une augmentation de la population desservie d'environ 345.000 habitants. L'augmentation du taux de desserte est le fruit de la réalisation de travaux d'extension, de renforcement de réseaux et d'accompagnement des opérations de restructuration de quartiers engagées par les collectivités locales. Amendis Tétouan, l'eau potable a fait de grands jets De Tanger et Tétouan, le détour est facile et les performances se ressemblent. Sur le volet de l'assainissement liquide, en effet, depuis le début de son contrat avec les autorités locales, Amendis Tétouan a mené un plan d'actions d'exploitation et d'investissement. Pour le premier groupe de projets, il s'agit en particulier du programme de maintenance préventive et curative des réseaux d'assainissement, avec des efforts financiers colossaux et un soin répété pour couvrir le plus de linéaire possible. Quant aux actions d'investissement, elles portent principalement sur l'instauration d'un schéma directeur réalisé par Amendis, avec l'intégration des études d'évacuation des eaux pluviales, avant de pouvoir définir les travaux structurants à réaliser pour éliminer les risques d'inondation : renouvellement, renforcement et extension des réseaux et des ouvrages de collecte des eaux pluviales. Pour la distribution d'eau potable, Amendis Tétouan a pu améliorer le rendement du réseau de près de 50%. Cet indicateur est en effet passé de 52,8% en 2002 à 78,1% en 2011, soit 25,4 points. «L'objectif contractuel est donc rempli et même largement dépassé», selon les responsables de l'enseigne. Selon la même source, cette performance a été rendue possible grâce à une lutte acharnée contre les fuites et a permis de distribuer 5,4 millions de m3 en plus par an, tout en réduisant les volumes introduits dans le réseau de 4 millions de m3. Concernant la gestion du réseau électrique de cette ville du nord, la filiale de Veolia Environnement Maroc a fait évoluer le rendement des réseaux de 90,9% en 2002 à 92,15% en 2011, soit une croissance de 1,3 point en dix ans. «Cette performance est en ligne avec les objectifs contractuels, dans la mesure où le contrat prévoyait une amélioration de 1,4 point», selon le commentaire du management du groupe, à Rabat.